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«Nous ne pouvons pas tolérer que ces pratiques aient existé et perduré si longtemps.»
Une action collective en dommages-intérêts contre le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière et trois médecins impliqués dans le cas de stérilisations sans consentement «libre et éclairé de femmes atikamekw» a été autorisé par la Cour d'appel du Québec.
Cette décision a été saluée par l'organisation Femmes Autochtones du Québec (FAQ), qui qualifie le tout «d'étape essentielle vers la justice pour les survivantes et leurs familles».
«Depuis plusieurs années, notre organisation dénonce ces pratiques coloniales et leurs impacts dévastateurs sur les femmes et les communautés autochtones. Cet arrêt reconnaît l'importance de donner une voix aux victimes et de tenir les institutions responsables de leurs actes», a déclaré FAQ par voie de communiqué.
La demande d'action collective avait été déposée en 2021 par deux femmes atikamekw de Manawan sous le couvert de l'anonymat à titre de représentantes pour toutes les femmes d’origine atikamekw ayant dubi des interventions chirurgicales qui ont porté atteinte à leur fertilité. Selon FAQ, des cas de stérilisations imposés aux femmes autochtones auraient été rapportés dans un rapport dès 1982.
«Un rapport plus récent, dirigé par la chercheuse atikamekw Suzy Basile, a mis en lumière que ces pratiques ont continué jusqu’en 2019. Selon cette étude, au moins 22 femmes autochtones au Québec ont subi une stérilisation imposée entre 1980 et 2019, souvent sans être informées des conséquences de l’intervention», soutient FAQ, qui ajoute que la stérilisation «s'inscrit dans un contexte plus large de racisme et de discrimination systémiques à l'égard des femmes et des filles autochtones».
La présidente de FAQ, Marjolaine Étienne, a déclaré que cette action collective est un «signal fort de dénonciation des injustices vécues par les femmes des Premières Nations».
«Nous ne pouvons pas tolérer que ces pratiques aient existé et perduré si longtemps. Il est temps que les gouvernements et les institutions prennent leurs responsabilités et mettent en place des mesures concrètes pour garantir que cela ne se reproduise jamais. Nous resterons vigilantes et solidaires avec les survivantes dans leur quête de justice.»