Le mois d'août 2025 a fait vivre des moments enivrants aux amateurs de tennis du Québec et du Canada. Il a commencé avec la magie de Victoria Mboko lors du volet montréalais de l'Omnium Banque Nationale et il s'est terminé par le début d'une ascension significative de Félix Auger-Aliassime, réalisée sur l'une des plus grandes scènes du tennis de la planète et face au troisième joueur mondial. Rien de moins.
On est le 30 août. Un samedi, en début de soirée au stade Louis-Armstrong, deuxième amphithéâtre en importance sur le site des Internationaux des États-Unis, après le gigantesque stade Arthur-Ashe.
Qualifié en troisième ronde, Auger-Aliassime a rendez-vous avec l'Allemand Alexander Zverev, vainqueur de six des huit matchs qu'il a disputés au Montréalais, entre 2019 et 2024.
Zverev remporte le premier set. Mais il n'en gagnera pas d'autres. Devenu intraitable, tout particulièrement dans les moments importants de l'affrontement, Auger-Aliassime arrache les trois sets suivants et le match.
Il ajoutera des victoires contre Andrey Rublev, classé 15e, puis face à Alex de Minaur, huitième joueur au monde.
Il faudra finalement un rendez-vous en demi-finale avec Jannik Sinner, numéro un au monde, pour freiner l'élan du Montréalais, qui a tout de même enlevé un set à l'Italien et l'a fait travailler pendant plus de trois heures.
Au fil d'une année où Auger-Aliassime a ajouté trois titres à son palmarès en carrière en plus de participer à deux finales, c'est ce parcours à Flushing Meadows qui retient surtout l'attention de Guillaume Marx.
Et tout particulièrement son duel contre l'Allemand où, selon Marx, Auger-Aliassime a possiblement offert l'une de ses meilleures prestations en carrière.
«Zverev en Grand Chelem, c'est quand même un indice de référence. Je pense que ça a fait partir sa fin d'année», résume Marx, en brossant un portrait de la campagne d'Auger-Aliassime lors du bilan annuel de Tennis Canada.
À l'issue des Internationaux des États-Unis, Auger-Aliassime a fait un bond de 14 positions au classement mondial, passant de la 27e à la 13e place. La progression s'est poursuivie au point où il détient maintenant le cinquième rang, un sommet dans sa carrière, trois ans après s'être hissé au sixième échelon.
«Félix dans le top 5, c'est vraiment quelque chose de majeur. On en avait parlé l'an passé, alors qu'il avait peut-être connu une saison assez difficile. C'était son objectif, il voulait retourner dans le top 10. Et c'est mission accomplie pour Félix», a affirmé Marx.
En revenant plus en détail sur la saison d'Auger-Aliassime, Marx a noté les deux tournois ATP 250 qu'il a gagnés en tout début d'année avant de vivre des moments difficiles lors des trois premiers tournois du Grand Chelem.
En Australie et à Wimbledon, Auger-Aliassime n'a duré que deux rondes. Aux Internationaux de France, il a plié bagage après le premier tour.
Lors des cinq premiers tournois Masters 1000, Auger-Aliassime n'a gagné qu'un match sur six. Il a débloqué à Cincinnati, en août, avec une qualification aux quarts de finale. Il a répété le tour de force à Shanghai, au début d'octobre, avant de se rendre jusqu'à la finale du Masters de Paris à la fin d'octobre, où il s'est de nouveau incliné face à Sinner.
Les performances d'Auger-Aliassime au cours des derniers mois du calendrier permettent à Marx de croire que le Québécois a amené son jeu à un autre niveau.
«Je vois trois axes principaux qui ont fait la différence. Il reste vraiment au top au niveau du service. Il a fait des petites modifications qui l'ont aidé dans son relâchement et donc, il reste en haut des statistiques. Il est dominant sur le plan du service», a d'abord noté Marx.
«Ensuite je pense qu'il prend toutes ses chances. Il a pris confiance, il sait qu'il doit prendre des risques et aller vers l'avant et il prend vraiment toutes les opportunités de le faire», a également souligné Marx.
«Et la troisième chose, qui lui a coûté cher peut-être ces dernières années, qu'il a comblée, c'est la solidité côté revers, qui était vraiment une cible pour ses adversaires. Il a fini l'année en étant particulièrement solide sur ce coup-là, en pouvant même créer du jeu. Et je pense que ces trois choses ont fait une énorme différence.»
Au tennis, on le sait, le plus difficile est de se maintenir au classement sur une longue période de temps.
«Il y a une question qui est très importante, c'est la santé. Il a eu quand même des petits pépins physiques dans les deux dernières années qui ne l'ont pas forcément empêché de jouer, mais empêché de jouer à 100%», a fait remarquer Marx.
«Donc le but, c'est vraiment pour lui de rester en santé et de continuer à progresser. Je dirais qu'il faut aller chercher de plus en plus d'assurance à prendre de plus en plus de risques. Tu ne vas pas battre les deux meilleurs de la façon dont ils jouent en prenant moins de risques. Je ne pense pas.»

