Un peu plus de 24 heures après avoir rendu public un cas «flagrant» de favoritisme politique au sein d’un ministère (celui de l’Éducation), le Protecteur du citoyen apporte certaines nuances et des précisions aux conclusions de son enquête.
«Notre enquête portait sur le fonctionnement administratif du programme de subventions, incluant la gestion de l’interface entre les autorités du ministère de l’Éducation et le cabinet politique», indique-t-on dans un communiqué. «Notre conclusion d’acte répréhensible vise le ministère de l’Éducation et non des personnes en particulier», peut-on également lire.
Le protecteur du citoyen mentionne avoir apporté des précisions à ses résultats d'enquête en raison des «nombreux articles publiés dans les médias.»
Voyez le reportage de Simon Bourrassa au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Bien que le Protecteur du citoyen n’ait initialement pas voulu identifier le Ministère en question afin de protéger l’identité du lanceur d’alerte, l’actuel ministre de l’Éducation, Bernard Drainville a confirmé jeudi après-midi que la demande d’enquête datait de février 2018, donc sous l’administration du gouvernement libéral de Philippe Couillard.
«Je souhaite rappeler l’importance que nous accordons à la confidentialité de nos enquêtes, et ce, pour protéger des lanceurs d’alerte, des témoins et de toutes les personnes qui collaborent à nos interventions», a soutenu le protecteur du citoyen, Marc-André Dowd.
L'enquête de Me Dowd a conclu qu'un cabinet politique a favorisé, sans justification et souvent au mépris des recommandations des fonctionnaires, le versement de sommes à certains organismes sans but lucratif, des sommes pigées à même un programme dont le budget total s'élève à 60 millions $.
Le protecteur du citoyen confirme avoir eu des échanges avec le ministère de l’Éducation dans les derniers mois afin de «s’assurer de la mise en œuvre de nos recommandations.»
Réagissant par voie de communiqué jeudi, l'ancien ministre pointé du doigt, Sébastien Proulx, a affirmé ne rien regretter dans ce dossier, lui qui affirme n'avoir même jamais été invité à offrir sa version des faits par le Protecteur du citoyen.
«Je ne m'excuserai jamais d'avoir soutenu les organismes les plus crédibles dans l'aide à l'enfance au Québec, comme Allô Prof et le Club des petits déjeuners», écrit-il en qualifiant ces organismes d'«essentiels».
Le ministre Drainville s'est montré rassurant sur la suite des choses, en affirmant que certaines recommandations du Protecteur du citoyen ont été suivies et que «le programme est déjà en train d'être encadré et ce processus se poursuivra au cours des prochains mois».
Avec des informations de la Presse canadienne
