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«Je n'ai jamais dit que j'appuyais un parti plutôt que l'autre.»
Cible des critiques de Québec solidaire (QS), François Legault affirme désormais n'avoir jamais pris parti pour les conservateurs de Pierre Poilievre.
Le premier ministre du Québec a créé la surprise la semaine dernière lorsqu'il a demandé au Bloc québécois de voter avec les conservateurs pour renverser le gouvernement Trudeau, sous prétexte qu'Ottawa n'en fait pas assez dans le dossier de l'immigration.
Samedi, M. Legault a ensuite relayé sur son compte X un message à saveur électorale d'un conseiller politique du Parti conservateur du Canada (PCC), ce qui a fait dire à QS que le premier ministre était devenu le «super bénévole» du PCC.
Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a souligné mardi que le tiers du caucus du PCC est contre l'avortement et que M. Poilievre lui-même a voté quatre fois pour des motions ou des projets de loi qui menaçaient directement le droit à l'avortement.
Poursuivant l'attaque, M. Nadeau-Dubois a rappelé mercredi que M. Poilievre n'investirait pas «une cenne» dans le tramway de Québec, mais qu'il construirait de nouveaux oléoducs. «Qu'est-ce que (M. Legault) va faire quand son ami va prendre le pouvoir?» a-t-il demandé.
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Pour la première fois, lors de la période des questions mercredi, M. Legault a semblé faire un pas de côté. Il a prétendu n'avoir jamais pris parti pour les conservateurs de Pierre Poilievre la semaine dernière lorsqu'il a demandé de faire tomber le gouvernement Trudeau.
«Je n'ai jamais dit que j'appuyais un parti plutôt que l'autre. J'ai dit qu'on ne devrait pas appuyer le gouvernement de M. Trudeau tant qu'il ne prendra pas l'engagement clair de réduire le nombre d'immigrants temporaires au Québec. C'est ça que j'ai dit», a-t-il déclaré.
«Québec solidaire essaie de prétendre d'autres choses, mais c'est tout ce que j'ai dit», a-t-il ajouté.
Gabriel Nadeau-Dubois a assimilé les explications de François Legault à une tentative de le berner. «J'aimerais connaître l'adresse du cordonnier du premier ministre, parce que ma poignée dans le dos est un peu "lousse"», a-t-il rétorqué.
«Tout ce que j'ai dit la semaine dernière, c'est qu'avant d'appuyer le gouvernement de M. Trudeau, le Bloc québécois devrait exiger qu'on réduise de moitié le nombre d'immigrants temporaires. C'est tout ce que j'ai dit», a répété M. Legault.
Il a affirmé que la prochaine campagne électorale fédérale sera l'occasion pour les quatre partis politiques à Ottawa de «prendre des engagements pour réduire de moitié le nombre d'immigrants temporaires».
«Tout ce que j'ai dit la semaine dernière, c'est que le Bloc québécois, avant d'appuyer le gouvernement Trudeau, devrait exiger qu'on (...) réduise les 600 000 immigrants temporaires. (...) C'est tout ce que j'ai dit, rien de plus, rien de moins», a-t-il insisté.
L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, mardi, une motion du Parti québécois demandant à tous les partis fédéraux de «dévoiler dans les plus brefs délais leurs intentions précises et chiffrées» dans le dossier de l'immigration.