Autant la vieille que la nouvelle génération de pilotes s'entendent sur le fait qu'il y a plus de projecteurs sur la Formule 1 de nos jours qu'il y a 10 ou 15 ans.
De nos jours, les pilotes doivent aussi apprendre à vivre avec l'influence grandissante des réseaux sociaux et tout le bon, et surtout le mauvais, que cela amène.
Qu'est-ce qui est donc le plus dur pour les pilotes recrues en F1?
«Probablement la gestion des médias, a répondu du tac au tac le pilote Sauber Gabriel Bortoleto, en marge du Grand Prix du Canada. En F2, il n'y a rien de ça. J'arrivais au circuit le jeudi, je parlais avec mes ingénieurs, j'avais un peu de temps libre. Je pouvais me concentrer sur ma course, c'est tout.
«En F1, vous devez gérer tous les engagements avec les commanditaires et les disponibilités média. Ça ne veut pas dire que c'est mal, mais ça prend beaucoup de votre temps», a-t-il ajouté.
Grâce aux simulateurs modernes, les pilotes recrues ne sont pas craintifs à leurs premiers tours sur un nouveau circuit.
«J'ai l'impression de déjà le connaître par coeur», a dit Isack Hadjar, de Racing Bulls, plus tôt cette semaine, avant même de rouler sur le circuit Gilles-Villeneuve pour une première fois.
Même si les vétérans Alex Albon et Nico Hulkenberg ont noté que les voitures d'aujourd'hui étaient peut-être plus difficiles à apprivoiser que celles à leurs débuts, Hulkenberg a affirmé que le monde de la F1 a surtout évolué hors piste depuis sa première campagne en 2010.
«Il y a plus d'attention, nous sommes sur plus d'écrans», a dit l'Allemand âgé de 37 ans.
«Les médias réagissent plus, a renchéri le septuple champion du monde Lewis Hamilton. Il y a de l'abus en ligne avec les réseaux sociaux, qui n'existaient pas quand j'ai commencé dans ce sport.
«C'est assez impressionnant de voir la maturité démontrée par les jeunes pilotes», a-t-il ajouté.
La recrue Kimi Antonelli, de Mercedes, a dit avoir parfois l'impression de nager dans une piscine remplie de requins.
«Et si vous ne livrez pas la marchandise, ils vont vous dévorer», a-t-il imagé.
Deux recrues ont déjà été «dévorées» par les requins cette saison. Jack Doohan a été remplacé par Franco Colapinto chez Alpine après six courses, tandis que Liam Lawson a perdu son volant chez Red Bull au profit de Yuki Tsunoda après seulement deux courses et a été rétrogradé au sein de l'équipe «junior» Racing Bulls.
Chaque pilote semble avoir une perception différente de la pression associée à sa présence en F1.
Bortoleto a dit se sentir moins sous pression qu'à l'époque où il pilotait en F3 et en F2, ayant accompli son objectif d'atteindre la F1. Il a aussi affirmé qu'il ressentait la confiance de ses patrons, qui souhaitent l'aider dans son développement et compter sur lui pour l'avenir.
Hadjar, lui, a pleine confiance en ses moyens même s'il a vu à quel point la laisse peut être courte chez Red Bull avec la rétrogradation de Lawson.
«Pour l'instant, j'apprends et je ne fais pas beaucoup d'erreurs, a dit le Franco-Algérien, qui occupe le neuvième rang du classement des pilotes. Il faut continuer comme ça.
«Je suis assez propre et comme recrue, c'est dur d'aller vite sans casser souvent la voiture. Je suis pas mal de ce côté-là.»
Cela lui a aussi permis d'échapper aux requins, qui critiqueront sa moindre erreur en piste.
