Début du contenu principal.
Le Parlement ukrainien a approuvé mercredi l’état d’urgence national, au milieu de craintes d’une invasion russe totale.
Le Parlement ukrainien a approuvé mercredi l’état d’urgence national, au milieu de craintes d’une invasion russe totale.
L’état d’urgence permet aux autorités d’imposer des restrictions de mouvement, ou d’interdire les manifestations, les partis et les organisations politiques «dans l’intérêt de la sécurité nationale et de l’ordre public».
À lire également -
L’adoption de l’état d’urgence fait suite à la décision prise lundi par le président russe Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance des régions rebelles de l’est de l’Ukraine, où un conflit depuis près de huit ans a fait plus de 14 000 morts.
M. Poutine a aussi autorisé le déploiement de troupes russes dans cette région pour « maintenir la paix » et il a reçu le feu vert du Parlement pour utiliser la force militaire à l’extérieur de la Russie.
Les autorités ukrainiennes ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant au fait que la Russie pourrait tenter de déstabiliser le pays en s’appuyant sur des partisans de Moscou en Ukraine même, y compris un parti politique prorusse représenté au Parlement de Kiev.
Le décret d’état d’urgence interdit également «les informations susceptibles de déstabiliser la situation dans le pays» et accorde au gouvernement le droit d’imposer des couvre-feux et de procéder à des contrôles.
La Russie a commencé mercredi à évacuer son ambassade à Kiev et l’Ukraine a exhorté ses citoyens à quitter la Russie. Mercredi après-midi, le drapeau russe ne flottait plus au-dessus de l’ambassade de Kiev et la police avait encerclé le bâtiment.
Les espoirs s’amenuisent pour une sortie diplomatique de cette potentielle nouvelle guerre en sol européen, alors que les États-Unis et les principaux alliés européens ont accusé Moscou d’avoir franchi une «ligne rouge», mardi, en traversant la frontière ukrainienne dans les régions séparatistes du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.
Après des semaines à essayer de projeter le calme, les autorités ukrainiennes ont fait part mercredi de leur inquiétude croissante.
Un haut responsable américain de la défense à Washington a déclaré que les forces russes déployées le long des frontières de l’Ukraine étaient «aussi prêtes que possible» pour une invasion, avec environ 80 % des effectifs dans ce que les États-Unis considèrent comme des « positions avancées, prêtes à partir », dans un rayon de 5 à 50 kilomètres de la frontière.
Le responsable, qui a parlé sous couvert de l’anonymat pour discuter d’informations sensibles, a précisé que «nous ne pouvons toujours pas confirmer que les forces russes sont entrées dans la région du Donbass».
Le ministre ukrainien de la Transformation numérique, Mykhailo Fedorov, a déclaré mercredi qu’une vague de cyberattaques visait des sites officiels et certaines banques, mettant hors ligne des sites du Parlement, du cabinet et du ministère des Affaires étrangères, et provoquait des interruptions ou des retards sur les sites des ministères de la Défense et de l’Intérieur, qui contrôle la police.
Le président américain, Joe Biden, a autorisé les sanctions contre la société qui a construit le gazoduc Russie-Allemagne «Nord Stream 2» et contre le PDG de la société, a déclaré la Maison-Blanche.
M. Biden avait renoncé l’année dernière à ces sanctions contre «Nord Stream 2», alors que le projet était presque achevé, en échange d’un accord avec Berlin pour que l’Allemagne prenne des mesures contre la Russie si elle utilisait le gaz naturel comme arme diplomatique ou attaquait l’Ukraine.
Des dizaines de pays ont chassé davantage les oligarques et les banques russes hors des marchés internationaux, les États-Unis ont repositionné des troupes supplémentaires sur le flanc est de l’OTAN bordant la Russie, et le secrétaire d’État américain a annulé une réunion avec son homologue russe.