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L’ancien employé d’Hydro-Québec accusé d’espionnage industriel au profit de la Chine, Yuesheng Wang, dit avoir photographié le laboratoire d’Hydro-Québec pour exposer les problèmes de sécurité à ses collègues.
L’ancien employé d’Hydro-Québec accusé d’espionnage industriel au profit de la Chine, Yuesheng Wang, dit avoir photographié le laboratoire d’Hydro-Québec pour exposer les problèmes de sécurité à ses collègues.
Le présumé espion était de retour en cour ce jeudi au palais de justice de Longueuil dans le cadre de son enquête sur remise en liberté.
Les procureurs de la Couronne s'opposent à sa libération sous caution parce qu'ils craignent que l'accusé ne quitte le pays. M. Wang, qui habite Candiac, en Montérégie, est la première personne à être accusée d'espionnage économique en vertu de la Loi sur la protection de l'information du Canada.
Voyez le récapitulatif de Véronique Dubé au bulletin Noovo Le Fil 17.
Il fait également face à trois accusations en vertu du Code criminel: abus de confiance, utilisation frauduleuse et sans autorisation d'un ordinateur, et obtention d'un secret commercial par la tromperie, le mensonge ou d'autres moyens frauduleux.
La GRC allègue que l'ancien employé d'Hydro-Québec a fourni des informations sur la société d'État à une université chinoise et à des centres de recherche chinois, et qu'il a publié des articles scientifiques et déposé des brevets auprès de ces établissements plutôt qu'auprès d'Hydro.
M. Wang a d’abord révélé être en colère contre sa gestionnaire immédiate, madame Kim, une Sud-Coréenne. Il prétend qu’il aurait pu être victime d’elle de quelconque façon.
À la question de la couronne: «Aviez-vous la permission d’envoyer des courriels à partir de votre adresse professionnelle à votre adresse personnelle?», il a répondu que « personne ne lui avait interdit». Mais l’avocat lui a exhibé un courriel envoyé par son ancien supérieur où il est écrit le contraire, il aurait ainsi été averti une première fois.
Il prétend aussi que personne ne lui a interdit de prendre des photos dans le laboratoire du centre d’excellence d’électrification d’Hydro-Québec, mais il admet que des affiches à l’entrée avertissent que c’est prohibé.
Il se souvient avoir pris 8 ou 10 photos «pour la sécurité», a-t-il répété. Il a avoué avoir pris ces photos avec son téléphone personnel, mais uniquement pour des raisons de sécurité «pour montrer à mes collègues qu’il y avait des problèmes de sécurité».
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Il a été interrogé au préalable par son avocat sur la qualité des recherches québécoises.
«La Chine est beaucoup plus hot que le Québec en batteries», a-t-il dit en plaçant ses mains menottées bien au-dessus de sa tête pour parler de la technologie chinoise et en bas de ses hanches pour parler du Québec.
L’interrogatoire mené en anglais est ardu, M. Wang ayant de la difficulté à comprendre ou parler la langue.
Pour recouvrer sa liberté, il est prêt à offrir en garantie ses deux résidences soit son condo de Montréal et sa résidence de Candiac, d'une valeur totale de 450 000 $.
M. Wang pense qu’il peut rester au Québec en attente des procédures grâce au soutien financier de son frère et sa famille et de sa conjointe.
«Je veux rester avec ma copine et je trouverai un emploi pour partager les coûts de la vie. J’ai confiance en la justice canadienne», a-t-il dit.
Il dit avoir postulé pour 4 emplois chinois depuis 2016.
Sa petite amie depuis un peu moins de deux ans, Ayun Feng Zheng, a déclaré au tribunal qu'elle agirait en tant que caution pour s'assurer que M. Wang respecte les conditions du tribunal s'il était libéré. Mais elle a admis qu'elle n'avait pas d'argent à offrir en cautionnement.
«Je crois vraiment qu'il restera pour prouver qu'il n'a pas fait ces choses, a-t-elle déclaré au tribunal. Sa réussite scolaire est quelque chose dont il est vraiment fier et qui lui tient beaucoup à cœur (…) pour continuer son travail universitaire qu'il aime tant, alors je pense qu'il restera afin de blanchir son nom et d'obtenir un traitement équitable de la part d'Hydro-Québec et de ce pays.»
M. Wang de 35 ans, un ressortissant chinois détenteur d'un visa de travail pour son emploi à Hydro-Québec, est détenu depuis son arrestation, le 14 novembre, par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Les procureurs de la Couronne s'opposent à sa libération sous caution parce qu'ils craignent que l'accusé ne quitte le pays.
M. Wang, qui habite Candiac, en Montérégie, est la première personne à être accusée d'espionnage économique en vertu de la Loi sur la protection de l'information du Canada.
Avec des informations de la Presse canadienne