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Erin O'Toole a fait face à des députés nerveux et à des questions sur son leadership alors que s'entamait le premier jour d'une retraite du caucus conservateur. Le pire pourrait être encore à venir jeudi alors que les députés assistent à un «post mortem» très attendu sur la défaite électorale du parti.
Mercredi était la première fois que M. O'Toole rencontrait son équipe cette année alors qu'il continue à gérer les atteintes à son leadership et que certains membres du caucus remettent en question sa capacité à faire le travail.
Parmi les sujets discutés à huis clos, il y avait la loi controversée sur la laïcité au Québec. M. O'Toole est sous la pression de certains députés pour qu'il adopte une position plus ferme sur ce point.
Les conservateurs ont aussi discuté du convoi de camionneurs opposés aux restrictions de la santé publique pour freiner la propagation de la COVID-19 qui se dirigent vers Ottawa pour protester contre la vaccination obligatoire des camionneurs transfrontaliers pour éviter la quarantaine.
De nombreux députés, dont la chef adjointe Candice Bergen, ont exprimé leur soutien sans réserve à la manifestation des camionneurs, certains affirmant qu'ils y participeront. Leurs approbations surviennent alors que des inquiétudes sont exprimées au sujet d'individus accompagnant le groupe et faisant part de leurs idées extrêmes, voire violentes.
«Nous devons nous assurer que tout est pacifique», a déclaré M. O'Toole aux journalistes mercredi soir à la sortie de la réunion du caucus, où il a confirmé que le sujet a été discuté.
À la veille de la retraite des conservateurs, les divisions auxquelles M. O'Toole est confronté ont été renforcées. L'une des associations de circonscription du parti en Saskatchewan -- où les conservateurs détiennent les 14 sièges -- a adopté une résolution demandant que la direction du parti soit revue d'ici la mi-juin au lieu d'attendre jusqu'au vote prévu lors du prochain congrès national en 2023.
«Nous représentons nos membres qui s'inquiètent de l'orientation politique que la direction actuelle donne au parti», a précisé Levi Derksen, président de l'association de circonscription de Carlton Trail-Eagle Creek, dans un communiqué.
M. Derksen a spécifié que la députée conservatrice de la circonscription, Kelly Block, n'était pas du tout impliquée dans la motion.
Le porte-parole du parti, Cory Hann, a déclaré que c'était la troisième circonscription, incluant la circonscription albertaine de Foothills représentée par le critique agricole de M. O'Toole, John Barlow, à demander une révision rapide.
Le parti a jusqu'à présent rejeté les appels à avancer la date de la révision, affirmant que 2023 avait été décidé par un consentement quasi unanime.
Interrogé mercredi sur l'idée d'un vote anticipé sur le leadership, le député albertain Garnett Genuis, qui est le porte-parole de M. O'Toole en matière de développement international, a fait part qu'il «attendait avec impatience les discussions qui vont se poursuivre au cours des prochains jours».
«Je suis convaincu que ce seront des opportunités de discussions sur une variété de questions différentes. Nous verrons où ces discussions aboutiront», a-t-il déclaré.
Parmi les préoccupations exprimées au sein du caucus et des membres en général figure le changement de politique de M. O'Toole sur la taxe sur le carbone et le contrôle des armes à feu, entre autres.
On craint également que sa stratégie de croissance du parti en adoptant une approche plus modérée sur les questions sociales et les dépenses déficitaires ait entraîné la perte de certains électeurs conservateurs traditionnels dans une tentative infructueuse de remporter des sièges en Ontario et dans les banlieues.
«Post mortem» de la défaite
L'ancien député albertain James Cumming devrait présenter jeudi les conclusions de son ` post mortem ' aux membres du caucus et au Conseil national du Parti conservateur.
Un porte-parole du parti, Cory Hann, a déclaré que le caucus sera informé du contenu de ce rapport, y compris ses principales conclusions et recommandations, et aura la possibilité de poser des questions à M. Cumming.
Une partie de la présentation portera également sur la performance du chef Erin O'Toole pendant cette campagne -- une analyse que ceux qui s'inquiètent de son leadership ont bien hâte d'entendre.
Le parti n'a pas précisé si les membres du caucus pourront consulter le rapport dans son intégralité. Un porte-parole a seulement indiqué que M. O'Toole s'était engagé à ce que les élus reçoivent un breffage, contrairement aux examens de campagne précédents.
Avant la réunion de mercredi, la députée conservatrice Marilyn Gladu a déclaré qu'elle aimerait bien voir l'examen complet, mais qu'elle s'attend à un résumé.
«Je veux savoir ce qui a mal tourné dans la campagne, selon M. Cumming, en matière de politique, en matière de conduite, et ensuite quels sont les plans pour que nous puissions gagner la prochaine fois», a-t-elle déclaré.
Le député albertain Glen Motz fait confiance à son ancien collègue pour mener à bien cet examen. Il se disait certain «que nous verrons les informations dont nous avons besoin».
Ginny Roth, vice-présidente de la société de relations publiques Crestview Strategy et militante conservatrice, a indiqué qu'elle ne pense pas qu'il soit sage pour un parti politique de rendre publics les mécanismes sur la façon dont il mène une campagne.
Le rapport suggérera ce qui doit changer, a-t-elle dit, et M. O'Toole voudra montrer qu'il a un plan.
«Il est difficile pour lui de se concentrer ses rapports avec le public et les électeurs s'il n'a pas la confiance de son caucus et de ses membres. Le rapport qui arrive est un moment pour lui de solidifier ce soutien», a-t-elle expliqué.