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Le chef conservateur, Erin O'Toole, a estimé jeudi qu'on devrait accommoder ceux qui ne souhaitent pas se faire vacciner, plutôt que de les confronter, en leur offrant par exemple des tests de dépistage rapides.
Pendant que des millions de Canadiens doivent observer à nouveau de sévères restrictions de santé publique, le chef conservateur blâme les libéraux pour leur gestion de la pandémie.
Bien que près de 75 % des Canadiens aient reçu deux doses de vaccin (ou l’équivalent), le chef conservateur soutient que le gouvernement n’a pas réussi à maintenir ouverte la société grâce à des outils tels que les tests antigéniques rapides. M. O’Toole croit aussi que le gouvernement fédéral aurait dû assurer un approvisionnement en équipements de protection individuelle partout au pays.
La question de la vaccination obligatoire a toujours été particulièrement délicate pour M. O’Toole, même au sein de son propre caucus, car certains de ses députés ont refusé de confirmer leur statut vaccinal. Des députés conservateurs condamnent avec force la vaccination obligatoire, qui empêche selon eux des Canadiens de gagner leur vie et qui viole leur vie privée en matière de renseignements médicaux.
Lors de la campagne électorale, M. O’Toole s’était opposé à la vaccination obligatoire des Canadiens. En conférence de presse à Ottawa, jeudi, il a accusé le premier ministre Justin Trudeau d’alimenter l’hésitation vaccinale au pays en attaquant de front ceux qui n’ont pas reçu le vaccin.
M. Trudeau déclarait encore mercredi que les Canadiens étaient fâchés de voir que des chirurgies étaient annulées parce que les lits d’hôpitaux sont occupés par des non-vaccinés.
Le chef conservateur refuse de critiquer les personnes qui ne sont pas vaccinées: il estime que des « accommodements raisonnables » devraient leur être offerts, notamment à ceux qui travaillent dans le secteur du camionnage, afin d’éviter les interruptions de service et les pénuries de main-d’?uvre.
Les experts préviennent dans plusieurs pays que le variant Omicron, hautement contagieux, menace de submerger les hôpitaux.
Au Québec, le gouvernement a décidé jeudi de serrer la vis aux non-vaccinés: à compter du 18 janvier, il faudra montrer un passeport vaccinal en règle pour magasiner à la Société des alcools ou à la Société québécoise du cannabis.
En Ontario, la ministre de la Santé, Christine Elliot, a tenu à préciser encore jeudi que 73 % des 319 patients aux soins intensifs dans les hôpitaux de la province ne sont pas complètement immunisés ou ont un statut vaccinal inconnu. Cette donnée est précisée tous les jours dans le bilan de l’Ontario.
Récemment, la porte-parole conservatrice en matière de transports, Melissa Lantsman, a écrit une lettre au ministre soulignant le risque, pour les entreprises et les consommateurs, de perdre des camionneurs. Elle proposait à Ottawa d’envisager des tests rapides comme solution de rechange.
Selon le calendrier du gouvernement fédéral, tous les camionneurs doivent être complètement vaccinés d’ici le 15 janvier. Dans sa lettre, la députée ontarienne souligne que les États-Unis ont fait une exception à leurs règles pour les camionneurs qui roulent tout seuls dans leur cabine.
M. O’Toole a déclaré jeudi que les Canadiens devraient être fiers que la majeure partie de la population soit présentement immunisée. Il soutient que les experts médicaux avec lesquels il s’est entretenu disent que le moyen d’atteindre les non-vaccinés consiste à les éduquer et à répondre à leurs anxiétés.
« Il y aura jusqu’à 15 % de la population qui ne sera pas vaccinée, a-t-il dit. Dans certains cas, on devrait essayer de trouver des accommodements raisonnables entre la santé publique et la sécurité (financière) de ces gens, pour qu’ils ne perdent pas leur emploi, leur maison, qu’ils soient en mesure de subvenir aux besoins de leurs enfants.
« Je ne pense pas que cette position est irrationnelle, lorsque la vie des gens est en jeu », a soutenu le chef conservateur.
Bien qu’il propose des exceptions pour les camionneurs, par exemple, M. O’Toole ne semble pas contester la politique de vaccination obligatoire pour les membres des Forces armées canadiennes, dont il est un vétéran.