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Le SPGQ croit que le projet de M. Duhaime affaiblirait encore plus l'économie du Québec.
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, sabrerait 20 000 postes dans la fonction publique.
M. Duhaime a tenu une conférence de presse à Québec, mardi, pour présenter les résultats d'un sondage Pallas Data qu'il a commandé et qui porte sur le «gaspillage» dans l'appareil gouvernemental.
Il a salué au passage la volonté du président d'Argentine, Javier Milei, et celle du milliardaire américain, Elon Musk, de faire le ménage dans les dépenses de leurs gouvernements respectifs.
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Selon le sondage Pallas, 72 % des Québécois croient qu’il y a «beaucoup de gaspillage» dans la gestion de l'État et 68 % estiment payer trop d'impôts pour les services publics qu'ils reçoivent.
Le coup de sonde suggère aussi que 63 % des Québécois souhaitent une revue complète de l'ensemble des dépenses effectuées par leur gouvernement et ses sociétés d'État afin d'éliminer le «gaspillage».
Environ 54 % des répondants voudraient que l'on réduise la taille de la fonction publique au Québec.
Et 50 % verraient d'un bon œil la création d'un DOGE québécois, c'est-à-dire un organisme ou un ministère dédié à l'élimination du «gaspillage» dans la fonction publique, comme celui dirigé par Elon Musk aux États-Unis.
Selon M. Duhaime, le temps est venu d'examiner en profondeur le rôle de «l'État-providence».
«Avec la situation économique de plus en plus difficile, ça devient indécent de continuer de demander aux Québécois de payer toujours plus de taxes et d'impôts et d'engraisser l'État.»
«Le gouvernement du Québec a le devoir de se serrer la ceinture. Aujourd'hui, on le voit: il y a de l'acceptabilité sociale. C'est ce que les Québécois attendent», a-t-il renchéri.
Éric Duhaime affirme que sous le gouvernement Legault, les dépenses ont augmenté de 48 % et pas moins de 10 624 personnes se sont ajoutées à la fonction publique. Il en couperaient 20 000.
«On ne peut plus continuer comme ça. On a une obésité chronique. On est rendus avec un déficit chronique (...) et l'heure est venue de couper dans le gras», a soutenu le chef conservateur.
«Il y a possibilité de couper dans le gras sans couper dans la chair» et nuire aux services publics, selon lui.
À l'aube du dépôt du budget du Québec, il propose d'«envoyer un signal clair» en rebaptisant le Conseil du trésor en Conseil du trésor et de l'efficacité gouvernementale afin d'élargir son mandat.
Le budget du Québec sera présenté par le ministre des Finances, Eric Girard, le 25 mars prochain.
Le sondage Pallas Data a été réalisé du 28 février au 1er mars auprès de 1120 adultes québécois. Sa marge d’erreur est de plus ou moins 2,9 %, à un niveau de confiance de 95%.
Il est «complètement absurde» de s'inspirer des «coupes spectaculaires et chaotiques» d'Elon Musk, a réagi par communiqué mardi le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).
«Éric Duhaime voudrait amputer 20 000 postes, soit plus d’une personne sur trois dans la fonction publique? Qu'il dise franchement qu'il veut réduire les services à la population», s'est insurgé son président, Guillaume Bouvrette.
Il croit que le projet de M. Duhaime affaiblirait encore plus l'économie du Québec.
«Qui va aider nos entreprises (...) si nous coupons dans le personnel? Qui va soutenir nos concitoyens dans le besoin? Éric Duhaime voudrait ajouter 20 000 chômeurs au bilan de la province?» a-t-il martelé.
Selon lui, la priorité est de faire le ménage dans la sous-traitance. «Pour gagner en efficience et réduire ses dépenses, le gouvernement doit se sevrer des consultants (...) à 800$ ou 900 $ par jour», soutient M. Bouvrette.
Le SPGQ représente plus de 35 000 spécialistes, dont environ 26 000 dans la fonction publique, 6000 à Revenu Québec et 3000 répartis dans les secteurs de la santé et de l'enseignement supérieur, notamment.