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«Ce sont des gens bizarres de l’autre côté. Ils veulent retirer des livres des bibliothèques.»
Même avant d’être sur la liste restreinte pour le convoité poste de vice-président, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, s’efforçait de présenter Donald Trump et les républicains au public américain comme «tout simplement bizarres».
«Ce sont des gens bizarres de l’autre côté. Ils veulent retirer des livres des bibliothèques. Ils veulent être dans votre salle d’examen chez le médecin», avait ironisé M. Walz lors d’une entrevue télévisée, le mois dernier.
Le message s’est finalement répandu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux avec l’aide de jeunes Américains.
La simple stratégie consistant à qualifier l’autre côté de «bizarre» ou d’«étrange» n’est ni révolutionnaire ni sophistiquée dans la politique américaine, mais elle représente un nouveau cadre pour les démocrates, qui ont passé les huit dernières années à essayer de vaincre Donald Trump et le Trumpisme en le personnifiant comme la plus grande menace pour la démocratie.
M. Walz est revenu sur cette référence lors de son premier rassemblement, mardi, avec la vice-présidente Kamala Harris, disant à propos des républicains : «Ces gars sont effrayants et oui, tout simplement bizarres.»
Aujourd’hui, le parti tourne la page avec une nouvelle génération de candidats qui tentent non seulement de faire appel aux craintes des Américains quant aux conséquences d’une seconde présidence Trump, mais aussi de qualifier clairement les politiques et les actions du Grand Old Party (GOP) d’anormales. Et les démocrates ne voient pas de messager plus efficace pour lancer cette nouvelle attaque que Tim Walz, un père de famille du Midwest âgé de 60 ans, choisi mardi pour devenir leur candidat à la vice-présidence.
«Le gouverneur Walz peut faire le travail et contribuera à renforcer le fait que nous sommes une équipe normale», a affirmé mardi le représentant démocrate Greg Landsman dans un communiqué. «Nous sommes pragmatiques, fiables et bipartites.»
La capacité de M. Walz à parler en termes simples de législation et de politique, associée à sa connaissance de l’esprit du temps d’Internet, a contribué à propulser le politicien peu connu sur la scène nationale et sur les pages de médias sociaux «Pour vous» de millions d’électeurs de la génération Z, dont le soutien sera crucial pour les démocrates en novembre prochain.
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Qualifiée de « papa cool» en ligne, la nouvelle selon laquelle M. Walz serait le candidat à la vice-présidence démocrate a déclenché un flot de mèmes en ligne, dont un avec la légende «À la fenêtre du Walz», une référence à la chanson rap à succès de 2003 «Get Low», de Lil Jon et les East Side Boyz.
Le bilan législatif de M. Walz sur des questions telles que la protection du droit à l’avortement, la légalisation de la marijuana à des fins récréatives et la restriction de l’accès aux armes à feu l’ont aidé à gagner en popularité auprès des jeunes électeurs au-delà de son propre État, solidement bleu, dans les communautés de tout le pays.
Voters of Tomorrow, une organisation dirigée par la génération Z qui représente les jeunes militants politiques et électeurs, a apporté tout son soutien à M. Walz après des semaines de campagne en son nom, affirmant qu’il a «consacré sa vie à éduquer et à responsabiliser les jeunes en tant qu’enseignant et fonctionnaire.»
«Le gouverneur Walz obtient des points bonus pour avoir exprimé exactement ce que les jeunes Américains pensent de Donald Trump et de J.D. Vance: ils sont bizarres», a écrit Santiago Mayer, directeur exécutif du groupe, dans un communiqué. «MM. Trump et Vance sont étrangement obsédés par la suppression des libertés des citoyens et étrangement obsédés par les guerres culturelles.»