Une opération policière majeure coordonnée par l’Équipe intégrée de lutte au trafic d’armes (EILTA) a permis de retirer de la circulation des centaines d'armes à feu, majoritairement de fabrication artisanale.
Le bilan est important: 71 armes de poing, 2 armes longues, une trentaine de chargeurs, 63 silencieux et 176 carcasses d'armes tout imprimés en 3D ont été saisis par l'EILTA, qui est composée de la Sûreté du Québec (SQ), du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Crédit image | Marie-Michelle Lauzon
Au moins 52 imprimantes servant à fabriquer ces armes ont aussi été saisies par les autorités. Notons que 62 armes à feu ainsi qu’un pistolet mitrailleur de fabrication standard ont aussi été saisis.
Cette opération pancanadienne a permis l’arrestation de 45 personnes. Au total, 63 perquisitions ont été menées dans plusieurs provinces au pays, dont le Québec, l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba et la Saskatchewan.
«C'est vraiment accessible à tout le monde. Donc ce sont des personnes par opportunité qui veulent quand même vendre des armes et qui ont accès à ça. À ce moment-là ils peuvent avoir des réseaux de revente d'armes», a expliqué le directeur des Enquêtes criminelles à la SQ, Benoit Dubé en entrevue avec Noovo Info.

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«Au Québec plus précisément, 19 perquisitions ont eu lieu à Montréal, Berthierville, New Carlisle, Pont-Rouge, Repentigny, Saint-Jean-de-Matha, Sainte-Angèle-de-Monnoir, Gatineau, Saint-Calixte, Québec et Saint-Alexandre-d’Iberville», a-t-on précisé lors d'une conférence de presse.
Interrogé mercredi sur les personnes arrêtées, le directeur des Enquêtes criminelles à la SQ, Benoit Dubé, a précisé qu'«au niveau des fabricants, à travers le Canada, ça partait de 16 ans jusqu'à 77 ans». Leur «profil» n'est pas uniforme: «ils venaient de divers milieux: certains avaient des liens avec le crime organisé (...) Beaucoup avaient des antécédents judiciaires».
Les autorités se disent de plus en plus préoccupées par ces armes artisanales, assemblées à la maison ou imprimées en 3D, sans numéro de série — donc impossibles à retracer.
«Le phénomène est interprovincial et ne s'arrête pas aux frontières; notre collaboration et notre désir d'assurer la sécurité de nos populations non plus», a indiqué Benoit Dubé. «La Sûreté du Québec, avec ses partenaires, au Québec comme ailleurs au Canada, continuera de surveiller et d'agir contre la violence armée.»
Un des principaux enjeux dans l’interception d’armes imprimées en circulation est la quantité de celles-ci. «Le commerce par voie postale a explosé dans les dernières années […], mais le volume est un enjeu», a expliqué Adriano Giannini, directeur des opérations du renseignement et de l’exécution de la loi pour l’ASFC au Québec, lors d’une entrevue avec Noovo Info.
À VOIR | Récapitulatif de Marie-Michelle Lauzon ci-dessous:
Avec des informations de la Presse canadienne et de Marie-Michelle Lauzon pour Noovo Info
