Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les rues en France, mercredi, dans le cadre d'une journée baptisée «Bloquons tout».
Ces manifestations ont eu lieu le même jour que la cérémonie de passation de pouvoir du nouveau premier ministre Sébastien Lecornu avec son prédécesseur François Bayrou.
Le ministère de l’Intérieur a recensé 175 000 personnes participant aux 550 rassemblements et 262 blocages recensés mercredi à 17h45 en France.
La plupart des rassemblements se sont déroulés dans le calme, mais certains cortèges ont dégénéré avec les forces de l'ordre, notamment à Marseille, Montpellier et Lyon.

267 incendies de voie publique ont été recensés sur le territoire, selon le ministère, qui fait état de 473 interpellations au total (203 à Paris) et 339 gardes à vue (106 à Paris), selon le ministère de l’Intérieur.
Un incendie, rapidement circonscrit, s’est notamment déclaré dans un immeuble commerçant au cœur de la capitale, où une foule s’était rassemblée. Selon la procureure de la République, Laure Beccuau, il pourrait avoir été provoqué involontairement par une intervention «des forces de l’ordre pour faire face à des regroupements denses et particulièrement hostiles». Une enquête est en cours, a-t-elle ajouté.

Environ 80 000 forces policières ont été déployées dans tout le pays et 6000 policiers dans la capitale française. Les sites stratégiques, comme les raffineries, font notamment l'objet d'une surveillance particulière.
«Les manifs, ça sert à rien alors il faut bloquer. Contre les milliards donnés aux riches, le budget de la guerre qui double, et pour la retraite à 60 ans.»
Plusieurs axes routiers sont affectés par des manifestations, en particulier dans l’ouest du pays, tandis que des lignes ferroviaires ont été visées par des «actes de malveillance», selon la SNCF. La station centrale des transports parisiens a été fermée par mesure de sécurité.

«Ce qu’on veut, c’est se rassembler, que l’on ne soit plus divisés (…) une société, une population, un pays, ça doit avancer ensemble et non chacun de son côté», a insisté de son côté Salim Benhaddi, 46 ans, interrogé par l’AFPTV à Marseille.
De plus, une centaine de lycées étaient perturbés et 27 bloqués notamment à Paris, à Montpellier, Rennes et Lille, selon le ministère de l'Éducation nationale.

Beaucoup d'étudiants ont privilégié d'autres actions comme des blocages de routes ou des manifestations, dans le cadre de la mobilisation citoyenne.
«C’est vraiment un ras-le-bol global sur ce qui se passe en France, sur le fait que les politiques n’écoutent pas les urnes», a déclaré à l’AFP Bastien, un étudiant de 23 ans qui a défilé à Rennes (ouest) au milieu de 10 400 personnes, selon la préfecture.
Certains établissements universitaires ont d'ailleurs choisi de fermer leurs campus.

Le mouvement «Bloquons tout», sans meneurs identifiés, a émergé sur les réseaux sociaux durant l’été avec de multiples revendications, dont l’abandon du projet de budget de François Bayrou. Pour certains, il rappelle celui des «Gilets jaunes», qui a secoué la France en 2018-2019.
Une nouvelle journée de mobilisation, cette fois à l'appel des organisations syndicales, est prévue le 18 septembre prochain.

