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En caucus présessionnel à Gatineau, François Legault se compare à René Lévesque

«Il n'y a personne depuis René Lévesque qui en a fait plus que nous autres.»

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En caucus présessionnel à Gatineau, François Legault se compare à René Lévesque CAQ: en caucus présessionnel à Gatineau, le premier ministre François Legault se compare à René Lévesque.

Évoquant l'ancien premier ministre péquiste René Lévesque, François Legault est revenu vendredi sur l'importance de «protéger ce qu'on est» et de se doter d'une Constitution québécoise.

Le chef caquiste a laissé entendre à l'ouverture du caucus présessionnel de son parti à Gatineau que le gouvernement était à la veille de présenter une toute première Constitution du Québec.

«La Constitution va parler de (...) notre langue, de nos valeurs, incluant la laïcité. C'est important entre autres à Montréal de rester ce qu'on est», a-t-il déclaré. 

«Il n'y a pas personne depuis René Lévesque qui en a fait plus que nous autres. Puis on va en faire encore plus», a-t-il ajouté sous les applaudissements nourris de ses députés.

«Quel accueil! Ça fait du bien», a lancé le premier ministre au sujet de l'appui qui lui était clairement manifesté, alors que deux ex-ministres, François Bonnardel et André Lamontagne, brillaient par leur absence.

Au plus bas dans les sondages, secoués par des bouleversements internes, les caquistes étaient réunis dans un hôtel de Gatineau pour préparer la prochaine session parlementaire qui s'amorcera mardi.

Ils ont perdu dans les dernières semaines deux collègues: Pierre Dufour (Abitibi-Est) a été exclu du caucus par M. Legault et Maïté Blanchette Vézina (Rimouski) a claqué la porte.

Les deux ont notamment accusé François Legault d'abandonner les régions.

Le départ fracassant de Mme Blanchette Vézina la semaine dernière était «déplacé», a réagi en mêlée de presse vendredi son ex-collègue de Laviolette–Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif. 

«C'est un manque de respect pour le chef, pour ses collègues, pour ses électeurs», a renchéri le député de La Peltrie, Éric Caire, tirant à boulets rouges sur Mme Blanchette Vézina.

«On lui a donné un comté, (...) une élection, (...) un poste au conseil des ministres, elle n'a pas eu à se battre pour, et aujourd'hui, elle pose ce geste là. C'est un très gros manque de respect», a-t-il tonné.

Mme Blanchette Vézina était, jusqu'à tout récemment, ministre des Ressources naturelles et des Forêts. Elle pilotait la controversée réforme du régime forestier, que M Legault a finalement décidé de larguer, jeudi. 

En tournée dans les médias, l'ex-ministre a dénoncé une énième volte-face du premier ministre.

Vendredi, le gouvernement Legault a également annoncé qu'il reculait sur la cible de 100 % de ventes de véhicules électriques d'ici 2035.

Il s'est aussi dit ouvert à imposer un péage sur le futur troisième lien routier Québec-Lévis, quatre ans après que le premier ministre eut pourtant juré qu'il n'y en aurait pas.

Appelés à commenter le leadership de M. Legault, tous les députés caquistes qui se sont présentés devant les micros ont rejeté l'idée de soumettre leur chef à un vote de confiance.

La question aurait pu être abordée lors du congrès des membres, qui aura lieu samedi et dimanche à Gatineau.

«Ce n'est pas nécessaire d'avoir un vote de confiance, a insisté en mêlée de presse le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette. M. Legault est premier ministre. Il a entièrement ma confiance.»

Le mécontentement risque plutôt de se faire entendre de la rue: des syndicats ont prévu manifester aux abords du centre des congrès de Gatineau cette fin de semaine.

Ils en ont notamment contre la volonté du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de soudainement s'attaquer à leur gouvernance.

«Le gouvernement cherche la confrontation et à faire diversion surtout», a dénoncé en point de presse vendredi la présidente de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), Mélanie Hubert.

«Pendant qu'on met la faute sur les syndicats, on n'est pas en train de regarder le bilan de la CAQ», a-t-elle ajouté.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a de son côté affirmé qu'il s'attendait à ce «vent de face». Il a rappelé une série de frasques syndicales ayant fait l'objet de reportages médiatiques.

«Il y a eu des contestations judiciaires, des vols à l'étranger, du vol de temps, des dépenses exorbitantes, a-t-il énuméré. Quand on veut régler ces problèmes là, ça prend du courage», a plaidé le ministre.