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L'opposition a, selon eux, remporté l'élection présidentielle par une écrasante majorité.
Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans les rues de la capitale vénézuélienne, agitant le drapeau du pays et chantant l'hymne national pour soutenir un candidat de l'opposition qui, selon eux, a remporté l'élection présidentielle par une écrasante majorité.
Les autorités électorales ont déclaré le président Nicolás Maduro vainqueur des élections de dimanche dernier, mais n'ont pas encore produit le décompte des voix prouvant sa victoire. Au lieu de cela, le gouvernement a arrêté des centaines de partisans de l'opposition qui sont descendus dans la rue dans les jours qui ont suivi le scrutin contesté, et le président et ses cadres ont menacé également d'incarcérer la cheffe de l'opposition, María Corina Machado, et son candidat à la présidentielle, Edmundo González.
Samedi, les partisans ont scandé et chanté lorsque Mme Machado est arrivée au rassemblement à Caracas. María Corina Machado, à qui le gouvernement de M. Maduro a interdit de se présenter aux élections pour 15 ans, se cachait depuis mardi, affirmant que sa vie et sa liberté étaient en danger. Des assaillants masqués ont saccagé le siège de l’opposition vendredi, emportant des documents et vandalisant les locaux.
Mme Machado a brandi un drapeau vénézuélien et a promis que le régime qui a forcé des millions de Vénézuéliens à quitter leur pays allait enfin prendre fin.
«Nous avons surmonté toutes les barrières! Nous les avons tous renversés, a tonné Mme Machado. Jamais le régime n'a été aussi faible.»
Vendredi, le président Maduro a affirmé lors d'une conférence de presse que des membres de l'opposition préparaient une attaque dans un quartier de Caracas, près du lieu où se déroulait samedi le rassemblement de Mme Machado. Il a déclaré qu'il avait ordonné aux forces armées de garder le quartier et a également exhorté ses partisans à assister samedi à «la mère de toutes les marches», ailleurs à Caracas.
L'Organisation des États américains (OEA) a appelé samedi à «la réconciliation et la justice» au Venezuela.
«Que tous les Vénézuéliens qui s'expriment dans la rue ne trouvent qu'un écho de paix, une paix qui reflète l'esprit de démocratie», a souhaité l'OEA dans un communiqué.
Mme Machado et M. González, un ancien diplomate de 74 ans, ont déclaré que les bordereaux de vote qu'ils ont obtenus dans les centres de vote du pays montrent que M. Maduro n'a pas été réélu pour un troisième mandat de six ans par un écart écrasant.
Une analyse de l’Associated Press (AP) des feuilles de décompte des votes publiées vendredi par la principale opposition vénézuélienne indique que son candidat a remporté beaucoup plus de voix lors des élections de dimanche que ce que le gouvernement prétendait, jetant un sérieux doute sur la déclaration officielle selon laquelle M. Maduro a gagné.
Vendredi soir, la plus haute cour du pays, le Tribunal suprême de justice, a ordonné au Conseil électoral national contrôlé par Nicolás Maduro de remettre les feuilles de décompte des voix dans trois jours. Plusieurs gouvernements, y compris les proches alliés régionaux de M. Maduro, ont appelé les autorités électorales du Venezuela à publier les décomptes à l'échelle des circonscriptions, comme elles l’ont fait après les élections précédentes.
L'AP a traité près de 24 000 images de feuilles de pointage, représentant les résultats de 79 % des machines à voter, ce qui a donné lieu à des totalisations de 10,26 millions de votes.
Selon les calculs, M. González a obtenu 6,89 millions de voix, soit près d'un demi-million de plus que celles attribuées à M. Maduro par les autorités électorales. Les tableaux montrent également que M. Maduro a reçu 3,13 millions de voix sur les feuilles de décompte publiées.
À titre de comparaison, le Conseil national électoral a déclaré vendredi que, sur la base de 96,87 % des bordereaux, Nicolás Maduro avait remporté 6,4 millions de voix et Gonzalez 5,3 millions. Le président du Conseil électoral national, Elvis Amoroso, a imputé le retard dans la mise à jour des résultats à des «attaques massives» contre «l’infrastructure technologique».
L'AP n'a pas pu vérifier de manière indépendante l'authenticité des 24 532 feuilles de pointage fournies par l'opposition. L’AP a réussi à extraire les données de 96 % des décomptes de votes fournis, les 4 % d’images restantes étant trop pauvres pour être analysées.
L’administration Biden a fermement soutenu l’opposition, reconnaissant Edmundo González comme vainqueur et discréditant les résultats officiels du Conseil national électoral.
«Compte tenu des preuves accablantes, il est clair pour les États-Unis et, plus important encore, pour le peuple vénézuélien qu’Edmundo González Urrutia a remporté le plus de voix lors de l’élection présidentielle du 28 juillet au Venezuela», a écrit le secrétaire d’État américain Antony Blinken dans un communiqué.
M. González a posté un message sur X remerciant les États-Unis, andis que M. Maduro a déclaré vendredi que les États-Unis devraient rester en dehors de la politique vénézuélienne.
De nombreux efforts diplomatiques ont été déployés par le Brésil, la Colombie et le Mexique pour convaincre Maduro d'autoriser un audit impartial du vote. Jeudi, les gouvernements des trois pays ont publié une déclaration commune appelant les autorités électorales du Venezuela «à aller de l’avant rapidement et à rendre publiques» les données détaillées du vote.
Vendredi, Maduro et son directeur de campagne, le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, ont tenté de discréditer les feuilles de pointage publiées en ligne par l'opposition, arguant qu'il manquait les signatures du représentant du conseil électoral ainsi que des agents électoraux et des représentants des partis.
Ils n’ont pas reconnu que des soldats, des milices civiles, des policiers et des loyalistes du Parti Socialiste Unifié du Venezuela au pouvoir ont empêché dimanche certains représentants de l’opposition d’entrer dans les bureaux de vote, d’assister au vote, de signer et d’obtenir des copies des feuilles de décompte.