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Une étudiante en soins infirmiers s'est résolue à mettre une croix sur sa «profession de rêve» en raison des échecs répétés lors de l'examen de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
Une étudiante en soins infirmiers s'est résolue à mettre une croix sur sa «profession de rêve» en raison des échecs répétés lors de l'examen de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
En mars 2023, Clémence Fortin a tenté pour une troisième fois l’examen d’admission à la profession infirmière. «Les résultats sortent: échec. Encore. Trois tentatives, trois échecs», explique la jeune femme dans un statut Facebook partagé plus de deux mille fois.
Mme Fortin affirme ne plus avoir la «force mentale, l’énergie et l’argent» pour s’engager dans le processus menant à une quatrième et dernière tentative à l’examen. «Ça ne fait pas de moi une infirmière ratée, ça fait de moi une personne résiliente et qui s’écoute», ajoute celle qui a participé lors de ses études à l’effort de vaccination lors de la crise sanitaire au Québec.
Si Mme Fortin dit aujourd’hui «au revoir au rêve d’être infirmière», elle interpelle l’OIIQ à ne pas «laisser tomber la relève» et affirme qu’une mention d’échec à l’examen engendre de nombreuses répercussions.
Le commissaire à l’admission aux professions, Me André Gariépy, révélait dans son deuxième rapport d’étape de son enquête sur le fiasco de l’examen à l’automne 2022 que l’OIIQ aurait fait échouer artificiellement des centaines de candidates.
Remettant en cause la fiabilité, la validité et la méthodologie de l'examen, Me Gariépy a vertement critiqué l'OIIQ pour son manque de rigueur. «La documentation servant habituellement à la construction de l'examen et à sa validité n'a pas été révisée depuis plus d'une décennie», peut-on lire dans le rapport.
Qui plus est, le commissaire affirme qu’«en raison d’enjeux de confiance» dans son propre examen, l’OIIQ aurait décidé, en 2021, «de hausser systématiquement la note de passage au-delà de la note établie par la méthode convenue».
Une hausse qui aurait mis en situation d’échecs près de 500 candidates à l’examen de septembre 2022.
Un examen auquel Mme Fortin s’est soumise. «Tout de cet examen est remis en question. Tout est désuet. Je ne saurais jamais si je faisais partie des 500 étudiants qui auraient pu passer l’examen en septembre 2022», soutient-elle.
En septembre 2022, seulement 51,4% des candidates ayant tenté leur chance pour la première fois ont obtenu la note de passage de 55% à l’examen d'accès à la profession infirmière. En incluant les candidates qui avaient déjà échoué dans le passé, le taux de réussite général chutait à 45,4%. Depuis 2018, le taux de réussite au premier essai de l’examen de l’OIIQ se situait entre 71% et 96%.
Dans la foulée de la controverse entourant le taux d’échec à son examen, l’OIIQ a confirmé le 11 mai que les modalités d’évaluation de son test seront changées.
Dès le début de l’année 2024, l’Ordre désir recourir à l’examen du National Council of State Boards of Nursing (NCLEX) comme comme outil d’admission.
En attendant l’adoption de ce nouvel examen, l’Ordre verra à améliorer l’examen existant en mettant en application certaines des recommandations avancées par le commissaire Gariépy.
Avec des informations d'Émile Bérubien-Lupien, Noovo Info, et d'Ugo Giguère de La Presse canadienne