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Donald Trump écoute les arguments russes sur la guerre en Ukraine, selon Poutine

«Nous constatons désormais cette compréhension mutuelle, elle est perceptible.»

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cbc4490e19c205f6ee8a2b71f4cf7af1c78f873c5adc0d263707c57160cd215a.jpg Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé mardi que l'administration du président américain, Donald Trump, écoutait les justifications du Kremlin pour son invasion de l'Ukraine voisine et a affirmé que Moscou et Washington étaient parvenus à une «compréhension mutuelle» du conflit. Un policier aide Mykhailo Maistruk, 67 ans, lors de l'évacuation de Kostiantynivka, en Ukraine, le mardi 2 septembre 2025. (The Associated Press)

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé mardi que l'administration du président américain, Donald Trump, écoutait les justifications du Kremlin pour son invasion de l'Ukraine voisine et a affirmé que Moscou et Washington étaient parvenus à une «compréhension mutuelle» du conflit.

Vladimir Poutine a déclaré, lors d'une visite en Chine, que l'administration Trump était à l'écoute des arguments de Moscou, tout en déplorant que l'ancien président, Joe Biden, n'ait pas tenu compte de ceux-ci.

«Nous constatons désormais cette compréhension mutuelle, elle est perceptible», a indiqué le dirigeant russe lors d'une rencontre bilatérale avec le président slovaque pro-russe Robert Fico. «Nous nous en réjouissons et espérons que ce dialogue constructif se poursuivra.»

Le président s'était entretenu plus tôt avec le dirigeant chinois, Xi Jinping, à Pékin. 

La Russie risque toutefois d'être sanctionnée par l'administration américaine, qui a exprimé sa frustration face au manque d'engagement de Vladimir Poutine dans les efforts de paix menés par les États-Unis et a menacé de «graves conséquences» non précisées. 

Donald Trump a fait de la fin de cette guerre de trois ans l'une de ses priorités diplomatiques et a accueilli le président russe lors d'un sommet en Alaska le mois dernier. Ce dernier a assisté au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, en Chine, aux côtés du dirigeant chinois, Xi Jinping, et du premier ministre indien, Narendra Modi, qui subissent également de la pression de la part des Américains. 

L'OCS a débuté comme un forum de sécurité considéré comme un contrepoids à l'influence américaine en Asie centrale, mais son influence a grandi au fil des ans.

Après le sommet, le dirigeant russe s'est entretenu avec Xi Jinping à Pékin, et mercredi, il devait assister à un grand défilé militaire commémorant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À Pékin, Vladimir Poutine a adopté un ton apparemment conciliant quant à d'éventuelles avancées sur certains aspects des discussions visant à mettre fin aux combats, bien que ses propos n'aient reflété aucun changement substantiel dans la position russe. Les dirigeants occidentaux l'ont accusé de piétiner les efforts de paix pendant que l'armée russe, plus puissante, cherche à submerger les défenses ukrainiennes.

Sur la question clé d'éventuelles garanties de sécurité d'après-guerre pour l'Ukraine afin de dissuader une nouvelle invasion russe, le président Poutine a affirmé «qu'il existe une opportunité de trouver un consensus», sans donner plus de détails. 

Il a également souligné qu'il ne s'était jamais opposé à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, tout en réitérant que Moscou n'accepterait pas l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.

Selon lui, la Russie «peut collaborer avec (ses) partenaires américains» sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe et l'une des dix plus grandes centrales nucléaires au monde. Son sort est au cœur des préoccupations de la guerre, en raison des craintes d'un accident nucléaire.

Vladimir Poutine a ajouté que la Russie pourrait également collaborer avec l'Ukraine sur la question de Zaporijia, «si les conditions le permettent».

Le président slovaque a annoncé son intention de rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, vendredi à Oujhorod, ville ukrainienne située à la frontière avec la Slovaquie, afin d'aborder les attaques ukrainiennes contre les infrastructures énergétiques russes.

La Slovaquie et la Hongrie, qui refusent de fournir des armes à l'Ukraine, ont condamné les récentes frappes des troupes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières russes, notamment l'oléoduc Droujba. 

Les deux pays, ainsi que la République tchèque, sont exemptés de l'interdiction de l'Union européenne d'importer du pétrole russe, dont ils dépendent.

Le président Fico a fait savoir au dirigeant russe qu'il souhaitait normaliser les relations et développer des liens commerciaux entre la Russie et la Slovaquie, tout en continuant d'importer du pétrole et du gaz naturel russes.