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Une cour d'appel fédérale avait refusé de suspendre l'ordonnance pendant que l'administration faisait appel.
La Cour suprême des États-Unis a autorisé le président américain, Donald Trump, à remettre sur les rails son plan de démantèlement du ministère de l'Éducation et à procéder au licenciement de près de 1400 employés.
Malgré l'opposition des trois juges progressistes, la Cour a suspendu lundi l'ordonnance du juge de district Myong Joun, de Boston, qui avait accordé une injonction préliminaire annulant les licenciements et remettant en question le plan global. Ces licenciements «paralyseront probablement le ministère», avait écrit le juge Joun.
Une cour d'appel fédérale avait refusé de suspendre l'ordonnance pendant que l'administration faisait appel.
Cette décision de la plus haute cour américaine permet à l'administration de reprendre le travail de réduction progressive du ministère, l'une des principales promesses de campagne de Donald Trump.
La Cour n'a pas expliqué sa décision en faveur du président, comme c'est habituellement le cas lors des appels d'urgence. Mais la juge dissidente Sonia Sotomayor a déploré que ses collègues laissent libre cours à des actions juridiquement contestables de la part de l'administration.
«Lorsque l'exécutif annonce publiquement son intention d'enfreindre la loi, puis exécute sa promesse, il est du devoir du pouvoir judiciaire de contrôler cette illégalité, et non de l'accélérer», a écrit Mme Sotomayor en son nom et au nom des juges Ketanji Brown Jackson et Elena Kagan.
La ministre américaine de l'Éducation, Linda McMahon, a confié qu'il était «dommage» qu'il ait fallu l'intervention de la Cour suprême pour permettre au projet de Donald Trump d'aller de l'avant.
«Aujourd'hui, la Cour suprême a une fois de plus confirmé l'évidence: le président des États-Unis, en tant que chef du pouvoir exécutif, détient l'autorité ultime pour prendre des décisions concernant les effectifs, l'organisation administrative et le fonctionnement quotidien des agences fédérales», a écrit Mme McMahon dans un communiqué.
La Cour suprême a accordé victoire après victoire à Donald Trump dans sa tentative de remodeler le gouvernement fédéral, après que des tribunaux inférieurs ont estimé que les actions de l'administration violaient probablement le droit fédéral.
La semaine dernière, les juges ont ouvert la voie au plan du locataire de la Maison-Blanche visant à réduire considérablement les effectifs fédéraux. Dans le domaine de l'éducation, la Cour suprême a déjà autorisé la poursuite des coupes dans les subventions à la formation des enseignants.
Lundi, plus de 20 États ont intenté une action en justice contre l'administration en lien avec le gel de milliards de dollars de financements destinés à l'éducation, notamment pour les garderies périscolaires, les programmes d'été et autres.
Les employés du ministère de l'Éducation visés par les licenciements sont en congé payé depuis mars, selon un syndicat représentant une partie du personnel de l'agence.
L'ordonnance du juge Joun avait empêché le ministère de les licencier définitivement, bien qu'aucun d'entre eux n'ait été autorisé à reprendre le travail, selon la Fédération américaine des employés du gouvernement. Sans l'ordonnance du juge, les employés auraient été licenciés début juin.
Le ministère de l'Éducation avait déclaré plus tôt en juin qu'il «évaluait activement les moyens de réintégrer» les employés. Un courriel du ministère leur a demandé d'indiquer s'ils avaient trouvé un autre emploi, précisant que cette demande visait à «favoriser un retour au travail en douceur et en toute connaissance de cause».
L'affaire actuelle concerne deux actions en justice conjointes, affirmant que le plan de Donald Trump équivalait à une fermeture illégale du ministère de l'Éducation.
L'une des plaintes a été déposée par les districts scolaires de Somerville et d'Easthampton, dans le Massachusetts, en collaboration avec la Fédération américaine des enseignants et d'autres groupes éducatifs. L'autre action en justice a été intentée par une coalition de 21 procureurs généraux démocrates.
Les plaignants soutenaient que les licenciements empêchaient le ministère de s'acquitter des responsabilités qui lui étaient confiées par le Congrès, notamment celles de soutenir l'éducation spécialisée, de distribuer l'aide financière et de faire respecter les lois sur les droits civiques.