Accusé d'avoir tué une jeune femme en 1996 à Montréal, dans le secteur de Pointe-aux-Trembles, Serge Audette, aujourd'hui âgé de 72 ans, réclame un arrêt des procédures pour «abus de pouvoir» de l'État.
Une requête a été déposée en ce sens jeudi dernier au palais de justice de Montréal et était entendue lundi. Selon l'avocate de M. Audette, la police aurait utilisé des «méthodes disproportionnées» afin d'obtenir des preuves.
Deux enquêteurs ont par ailleurs été appelés à la barre lundi afin de défendre la rigueur des procédures.
Audette, déclaré délinquant dangereux en lien avec plusieurs agressions sexuelles commises notamment dans les années 1980 et 1990, a comparu pour l'homicide involontaire de Patricia Ferguson en juin 2023.
Son procès est prévu en janvier prochain au palais de justice de Montréal.

Le 6 juin 1996, Patricia Ferguson disparaissait et laissait derrière elle sa fille de 1 an, Sabrina. À l’époque, personne n’avait entendu parler de la disparition de cette jeune femme de 23 ans passée sous le radar des médias à Montréal.
Le dossier de Patricia Ferguson prendra une autre tournure en 2022 alors que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) réactive le dossier, et ce, à la suite d'informations recueillies dans le cadre d'une enquête de la journaliste de Noovo Info Marie-Christine Bergeron et de Maryse Saint-Germain, détective privée de l'organisme Meurtres et disparitions irrésolus du Québec (MDIQ).
Leurs découvertes ont été mises en lumière dans la série documentaire L'appartement 5, présentée sur Crave.
On y apprend au fil de l'enquête qu'un homme aurait accompagné Patricia Ferguson quelques instants avant sa disparition, mais qu'il refusait de communiquer des informations à ce sujet. Cet homme était Serge Audette.
Serge Audette aurait aussi fait des aveux à un codétenu en janvier 2023. Le codétenu, Patrick Kiselac, aurait affirmé à des enquêteurs de police que Serge Audette lui aurait avoué son meurtre. Kiselac aurait raconté qu'au moment des aveux, Audette se serait pris la tête entre les mains et se serait mis à pleurer. Il aurait aussi ajouté que la police n’avait aucun indice et qu’elle ne trouverait jamais son corps [celui de Patricia Ferguson].
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Des enquêteurs aux crimes majeurs prennent alors le dossier en main en 2023. Ils vont notamment mettre Patrick Kiselac sous écoute électronique pour intercepter des discussions. Kiselac obtiendra 2000$ pour sa participation à l'enquête.
Le débat qui se déroule actuellement au palais de justice de Montréal vise à déterminer si oui ou non les preuves de faits sont admissibles pour les procédures. Lundi, le tribunal a notamment entendu le témoignage de M. Carlo Valente, enquêteurs aux crimes majeurs.
Avec des informations de Marie-Christine Bergeron et Marika Simard, Noovo Info.
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