Début du contenu principal.
Un nouveau rapport publié par Oxfam, intitulé L’heure des comptes, soutient que le montant nécessaire pour financer les appels humanitaires de l’ONU liés à des évènements climatiques extrêmes est aujourd’hui huit fois plus élevé qu’il y a 20 ans.
L’organisme avance que les besoins de financement annuels liés aux évènements climatiques extrêmes étaient d’environ 1,6 milliard de dollars en 2000-2002. Ce montant grimpe à 15,5 milliards de dollars pour 2019-2021, une augmentation de 819%.
En contrepartie, le rapport dévoile que les contributions des pays donateurs ne suivent pas cette hausse. Selon Oxfam, seulement la moitié des appels humanitaires de l’ONU pour les urgences climatiques a été financée au cours des cinq dernières années, ce qui représente un déficit d’environ 33 milliards de dollars.
L’argent versé pour soutenir les appels humanitaires de l’ONU pour les crises climatiques soutient les populations touchées de différentes façons notamment au niveau de la reconstruction des infrastructures détruites, comme les hôpitaux et les réseaux d’assainissement, ou pour fournir une aide financière d’urgence aux personnes directement touchées par la crise.
Selon Oxfam, les pays qui sont le plus souvent concernés par les appels humanitaires liés à des catastrophes climatiques extrêmes, soit plus de 10 appels chacun, comprennent l’Afghanistan, le Burkina Faso, le Burundi, Haïti, le Kenya, le Niger, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan du Sud, le Tchad et le Zimbabwe.
Le rapport d’Oxfam montre également que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements climatiques extrêmes accroît la pression sur un système humanitaire déjà débordé et sous-financé.
Oxfam déplore également le fait que le coût des destructions causées par ces tempêtes, sécheresses et inondations accroît les inégalités.
«Les populations les plus pauvres sont les plus touchées, mais elles n’ont pas les moyens financiers ni les structures dont disposent les pays plus riches pour faire face à ces catastrophes. Elles sont pourtant les moins responsables de ces phénomènes; les émissions de gaz à effet de serre du 1% des personnes les plus riches de la planète sont deux fois plus élevées que celles de la moitié la plus pauvre de l'humanité», indique le rapport.
À lire également :
Les appels de l’ONU portent sur les besoins humanitaires les plus urgents, mais cela ne représente qu'une infime partie du coût réel des pertes et des dommages que la crise climatique inflige à l’économie mondiale selon Oxfam.
L’organisation indique que pour la seule année 2021, le coût économique mondial des phénomènes météorologiques extrêmes a été estimé à 329 milliards de dollars, soit le troisième bilan le plus lourd jamais enregistré.
Les recherches d'Oxfam montrent également que les appels de l'ONU n’ont permis d’aider qu'environ 474 millions des 3,9 milliards de personnes qui ont été touchées par des catastrophes climatiques extrêmes dans les pays à revenu faible et intermédiaire depuis 2000, soit une personne sur huit.
Les catastrophes humanitaires n’ont pas les mêmes effets sur les hommes et les femmes alors que d’après le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 80 % des personnes déplacées en raison des changements climatiques sont des femmes.
«Dans plusieurs pays du Sud, les gains en matière de droits des femmes sont relativement récents et très fragiles. Chaque crise ou conflit menace ces avancées et risque de creuser davantage les inégalités entre les hommes et les femmes», souligne Virginie Gagnon, agente principale aux campagnes à Oxfam-Québec.
Elle fait remarquer que la crise climatique exacerbe la violence fondée sur le genre.
«Devoir marcher plus longtemps pour aller chercher de l’eau en raison d’une sécheresse ou devoir se déplacer et se réfugier temporairement dans un camp surpeuplé met à risque les femmes et les filles d’être victimes de violences», mentionne-t-elle.
Alors que s’ouvre une nouvelle ronde de négociations climatiques à Bonn, en Allemagne, où se tiendra le premier «dialogue de Glasgow» sur les pertes et dommages de la crise climatique depuis la COP26, Oxfam demande que: