Au moins 11 personnes ont été tuées dans des attentats contre les forces de sécurité et près d’un poste-frontière au Baloutchistan pakistanais tard jeudi, ont indiqué vendredi à l’AFP de hauts fonctionnaires locaux.
L’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), un groupe séparatiste classé «terroriste» notamment par Washington qui avait mené une spectaculaire prise d’otages dans un train en mars, a revendiqué l’une des deux attaques.
«Une voiture-bélier conduite par un kamikaze a foncé sur un bus civil qui transportait des membres des forces de sécurité, tuant trois membres des forces de sécurité et deux civils dans le district de Kech», frontalier de l’Iran, a déclaré un haut responsable de l’administration locale.
Un second responsable des autorités cantonales a confirmé ces informations et ajouté que l’attaque avait fait «27 blessés, dont 12 dans un état critique».
Dans une attaque séparée et jusqu’ici non revendiquée, un kamikaze a tué six civils à moins d’un kilomètres du terminal de Chaman, qui relie le Baloutchistan pakistanais à la province afghane de Kandahar, a indiqué Imtiaz Ali Baloch, haut fonctionnaire à Chaman.
«Cinq travailleurs installés sous un abri près d’une station de taxis ont été tués dans l’explosion et un sixième a succombé à ses blessures alors qu’il était transféré vers un hôpital de Quetta», la capitale du Baloutchistan, a-t-il ajouté.
La province, aux confins de l’Iran et de l’Afghanistan, regorge de minerais et d’hydrocarbures, mais 70% de ses habitants sont pauvres.
Une insurrection armée y prospère, assurant vouloir déloger investisseurs étrangers et gouvernement fédéral qui, selon elle, pillent ces ressources sans faire profiter les Baloutches de cette manne.
Le Baloutchistan a connu en 2024 la plus forte hausse de violences au Pakistan: de 90%, selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d’Islamabad, avec 782 morts.
Depuis le 1er janvier, selon un décompte de l'AFP, plus de 460 personnes, en majorité membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences dues à des groupes armés en lutte contre l'État, au Baloutchistan comme dans la province voisine du Khyber-Pakhtunkhwa.
