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Saviez-vous que vous pouvez envoyer les cendres d’un proche défunt dans l’espace?
Les rites funéraires des Québécois ont changé au fil du temps; longtemps privilégiée, l’inhumation cède aujourd’hui de plus en plus de place au choix de la crémation. Et avec le printemps vient une décision pour les proches d’un défunt.
Selon la Corporation des thanatologues du Québec (CTQ), c’est souvent à ce moment qu’une famille prend une décision sur la disposition des cendres de l’être aimé. En 2025, les méthodes pour honorer la mémoire de vos proches se diversifient. Voici quelques nouvelles façons de faire proposées par des membres de la CTQ.
La crémation implique la remise des cendres du défunt à la famille. Les proches doivent ainsi décider – au moment opportun – ce qu’ils feront avec l’urne et les cendres.
Si les options d’exposer l’urne dans un columbarium ou encore de la garder à la maison – à la vue de tous sur un meuble ou une étagère ou bien caché dans un placard – sont bien connues, d’autres options, plutôt originales, sont aussi possibles… Comme l’urne botanique.
L’urne botanique permet de planter les cendres d’une personne aimée et d’y voir grandir, au fil des années, un arbre comme un érable, un chêne, un cerisier ou encore un conifère.
Certaines entreprises destinent même des urnes qui se transforment en arbre à nos défunts animaux domestiques.
Au Québec, il existe des cimetières dits « naturels », «forestiers» ou «écologiques», notamment dans Lanaudière (Joliette), dans les Laurentides (Prévost et Sainte-Sophie), en Estrie (Sherbrooke et Granby) et dans la région de Québec.
L’urne de glace a fait son apparition dans le monde des funérailles écologique depuis peu. Conçue par l’anthropologue Diane Leclair Bisson, à la demande de l’entreprise Alfred Dallaire Memoria, l’urne de glace se dissout dans l’eau (dans un ruisseau, un lac, une rivière ou même un océan) ou encore dans la terre.
Certaines entreprises proposent une offre plutôt inédite, soit la dispersion des cendres en pleine nature par voie aérienne, maritime ou pédestre. C’est le cas notamment du Centre national de crémation qui affirme sur son site Web être en mesure d’offrir le service «sur des sites exceptionnels du Québec se démarquant par leur valeur paysagère, culturelle, écologique et géologique» tels que : le mont d’Iberville, l’île d’Anticosti, le fleuve Saint-Laurent, les Chutes Montmorency et le parc national du Mont-Tremblant.
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Si jamais l’envie folle d’envoyer vos cendres dans l’espace vous prend – et que votre compte en banque vous le permet – sachez qu’une petite entreprise privée américaine (au Texas), Celestis, le permet. Des lancements seraient prévus d’ici la fin de 2025 ainsi qu’en 2026.
En fouillant un peu sur le site de Celestis, on remarque parmi les clients quelques noms de canadiens, et même des Québécois d’origines.
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La Loi sur les activités funéraires stipule à l’article 71 que : «Nul ne peut disperser des cendres humaines à un endroit où elles pourraient constituer une nuisance ou d’une manière qui ne respecte pas la dignité de la personne décédée.»
Donc, au sens de la loi, il est à peu près possible de disperser les cendres de nos proches où l’on veut, dans le respect de l’environnement, et surtout, dans le respect de la personne décédée.
Il est bien de savoir toutefois qu’il peut y avoir des règlements municipaux concernant la disposition des cendres dans des lieux publics et des permissions à demander pour des terrains privés.
Noovo Info a notamment vérifié pour les villes de Québec, Saguenay, Sherbrooke, Gatineau et Rimouski et elles ne disposent pas de règlementation particulière en lien avec la disposition des cendres outre les modalités déjà prévues par la loi provinciale.
«Il ne faut pas voir le deuil comme étant une fin totale, absolue, de la relation avec la personne qui est décédée. […] Il y a une poursuite de la relation, ça se transforme», nous dit d'entrée de jeu Josée Masson, fondatrice et directrice générale de Deuil-Jeunesse et ambassadrice de la CTQ depuis 2010.
Mme Masson explique que si des personnes ont besoin de continuer à penser à la personne pour faire leur deuil, d'autres vont répéter une recette de la personne décédée - dans un rituel et un état particulier - et d'autres vont s'attacher à un objet, comme la robe de leur mère, un bijou de leur meilleure amie ou le t-shirt de leur frère et que les cendres font partie de cette dernière catégorie.
«Ça pourrait être une difficulté à vivre la mort de la personne, et vouloir être encore près de la personne, mais ça pourrait aussi être sain d’être avec les cendres comme d'être avec la bague de grand-maman, par exemple», a-t-elle expliqué à Noovo Info en précisant que «c'est l'intention de chacun qui est important» et que cette fameuse intention «peut changer au fil du temps».
En tant que spécialiste du deuil, Josée Masson estime qu'il est important de parler de la mort avec nos proches.
«Quand les gens disent leur intention, ça aide souvent les proches. De savoir, ça fait un sens pour tout le monde et c’est rare que quelqu’un soit lésé parce qu’on se dit "c’est son choix"», a-t-elle raconté.
Mme Masson insiste aussi sur le fait que le deuil n'est pas un processus individuel et qu'il est important d'en parler. «Je trouve que d’avoir un lieu collectif, qui fait en sorte que ce n’est pas que la famille qui a accès, mais aussi la société, c’est respectueux», explique-t-elle.
Josée Masson suggère aussi aux familles qui gardent une urne ou des reliquaires avec des cendres à l'intérieur à la maison de discuter de la suite des choses, de comment on va les léguer et de comment on va en prendre soin.
«On ne veut pas nécessairement que la montre de grand-père ou les boucles d'oreilles de sa meilleure amie, qui contiennent des cendres, se retrouvent à la poubelle ou en vente quelque part», a-t-elle expliqué.
Vous vivez un deuil? Sachez que des ressources existent.
1 888 LE DEUIL ou 1 888 533‑3845 - Tel-Écoute - Ligne Le Deuil
1 855 889‑3666 - Deuil-Jeunesse
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