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Des dizaines de milliers de musulmans ont manifesté vendredi dans tout le Moyen-Orient en soutien aux Palestiniens et contre l'intensification des bombardements israéliens sur Gaza.
Des dizaines de milliers de musulmans ont manifesté vendredi dans tout le Moyen-Orient en soutien aux Palestiniens et contre l'intensification des bombardements israéliens sur Gaza, soulignant le risque d'un conflit régional plus large alors qu'Israël se prépare à une éventuelle invasion terrestre.
Des rues habituellement calmes du centre-ville d'Amman, en Jordanie, à Sanaa, capitale du Yémen ravagée par la guerre, des foules de fidèles musulmans se sont déversées dans les rues après les prières hebdomadaires du vendredi, en colère contre les frappes aériennes israéliennes dévastatrices sur Gaza qui ont commencé après que le Hamas a lancé une attaque-surprise sans précédent contre Israël samedi dernier.
«Qu'attendent-ils de la Palestine? Veulent-ils qu'ils partent?», a demandé Omar Abu-Sundos, un manifestant. «Pour que ce qui reste de la Palestine s'en aille? Ils ne partiront pas.»
À Beyrouth, des milliers de sympathisants du groupe militant libanais Hezbollah ont brandi des drapeaux libanais, palestiniens et du Hezbollah, en scandant des slogans de soutien à Gaza et en appelant à la «mort d'Israël». Le groupe militant soutenu par l'Iran dans le Liban a lancé des attaques sporadiques depuis l'assaut du Hamas, mais est resté largement en marge de la guerre.
DOSSIER | Guerre Israël – Hamas
À Bagdad, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés sur la place Tahrir, au centre de la capitale irakienne, à l'occasion de rassemblements organisés par l'influent religieux chiite et leader politique Muqtada al-Sadr.
«En tant qu'Irakiens, nous connaissons la douleur d'avoir un occupant sur notre terre», a dit un manifestant, Alaa al-Arabyia, en faisant référence à l'occupation américaine de l'Irak après l'invasion de 2003 visant à renverser Saddam Hussein. «Les femmes palestiniennes ont des maris, des proches et des fils qui luttent contre l'occupation. Nous les soutenons dans leur lutte».
En Iran, pays qui soutient le Hamas et qui est l'ennemi juré d'Israël dans la région, les manifestants ont également envahi les rues après la prière. À Téhéran, ils ont brûlé des drapeaux israéliens et américains en scandant: «Mort à Israël», «Mort à l'Amérique», «Israël sera condamné» et «La Palestine sera le conquérant».
«Le peuple palestinien en a assez, maintenant votre idée est de détruire Gaza, les maisons du peuple», a mentionné le président iranien Ebrahim Raisi, dans un discours prononcé dans la province de Fars, dans le sud du pays. «Les peuples du monde et de Palestine vous causeront des ennuis.»
Dans la capitale syrienne, Damas, des manifestants, dont des Palestiniens du camp de réfugiés de Yarmouk, créé après la guerre de 1948 qui a abouti à la création d'Israël, se sont également rassemblés.
«Je dis aux gens de ne pas quitter leurs maisons, sinon ils seront comme nos grands-parents qui ont quitté la Palestine et sont venus en Syrie sans jamais revenir», a expliqué Ahmad Saeed, un Palestinien de 23 ans vivant en Syrie, en faisant référence à la guerre de 1948.
À Sanaa, au Yémen, tenue par les rebelles houthis soutenus par l'Iran et toujours en guerre contre une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, les manifestants ont envahi les rues en brandissant des drapeaux yéménites et palestiniens. Le slogan des rebelles a longtemps été : «Dieu est le plus grand; mort à l'Amérique; mort à Israël; malédiction des Juifs; victoire de l'islam.»
«Nous sommes prêts à participer activement et à envoyer des centaines de milliers de moudjahidines pour défendre la Palestine, le peuple palestinien et les lieux saints», a fait savoir le gouvernement houthi dans un communiqué vendredi.
Après la prière du vendredi, les manifestants égyptiens ont encerclé la mosquée historique d'Al-Azhar, dans le centre du Caire, la plus importante institution religieuse du monde musulman sunnite, en scandant qu'Israël restait leur ennemi «génération après génération». Ils ont répété le slogan traditionnellement nationaliste: «Nous donnons notre âme et notre sang à Al-Aqsa».
À Islamabad, capitale du Pakistan, certains fidèles ont piétiné des drapeaux américains et israéliens.
«Les médias et les tribunaux internationaux ferment les yeux sur les injustices commises à l'égard des Palestiniens. Mais ils ne remarquent que les actions menées par les Palestiniens pour se défendre», a souligné Faheem Ahmed, un fidèle de Karachi. «Ils appellent cela du terrorisme.»