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Des manifestants propalestiniens occupent le bureau du président de Microsoft

Les manifestants ont été vus regroupés dans une diffusion en direct sur le réseau social Twitch.

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f7d6670887f4d2b99b2c2497e76462019f25ad5d8614386363002c16da64ea61.jpg Des manifestations ont éclaté au siège de Microsoft cette semaine, l'entreprise promettant un examen «urgent» de l'utilisation de ses technologies par l'armée israélienne pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza. Un panneau et un logo Microsoft sont photographiés au siège social de l'entreprise, le vendredi 4 avril 2025, à Redmond, dans l'État de Washington. (The Associated Press)

Mardi, la police a arrêté sept personnes après avoir occupé les bureaux du président de Microsoft, Brad Smith, dans le cadre de manifestations continues contre les liens de l'entreprise avec l'armée israélienne pendant la guerre en cours à Gaza, ont indiqué les organisateurs.

Des employés et d'anciens employés de Microsoft figuraient parmi les personnes arrêtées, a indiqué le groupe de protestation «No Azure for Apartheid». Azure est la principale plateforme infonuagique de Microsoft. Le géant du numérique a dit examiner un article paru ce mois-ci dans un journal britannique, rapportant qu'Israël aurait utilisé la plateforme pour faciliter des attaques contre des cibles palestiniennes.

Les manifestants ont été vus regroupés dans une diffusion en direct sur le réseau social Twitch, tandis que les policiers intervenaient pour les arrêter. La vidéo montrait un autre groupe rassemblé à l'extérieur.

Lors d'un point de presse mardi après-midi, Brad Smith a affirmé que deux des personnes arrêtées travaillaient pour Microsoft.

Dix-huit personnes ont été arrêtées lors d'une manifestation similaire sur une place du siège de l'entreprise la semaine dernière. Le groupe proteste contre l'entreprise depuis des mois. 

En mai, Microsoft a licencié un employé qui avait interrompu un discours du PDG Satya Nadella, et en avril, deux autres qui avaient perturbé la célébration du 50e anniversaire de l'entreprise. Le groupe exige notamment que l'entreprise rompe ses liens avec Israël et verse des réparations aux Palestiniens.

Le journal britannique The Guardian a rapporté ce mois-ci que les Forces de défense israéliennes avaient utilisé la plateforme infonuagique Azure de Microsoft pour stocker des données d'appels téléphoniques obtenues grâce à la surveillance massive des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.

Microsoft a affirmé avoir mandaté un cabinet d'avocats externe pour enquêter sur ces allégations, mais que ses conditions d'utilisation interdisaient une telle utilisation.

«Il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas faire pour changer le monde, mais nous ferons ce que nous pouvons et ce que nous devons faire, a déclaré M. Smith aux journalistes lors d'un point de presse après les arrestations de mardi. Cela commence par garantir que nos principes relatifs aux droits de la personne et nos conditions d'utilisation contractuelles soient respectés partout, par tous nos clients dans le monde.»

Plus tôt cette année, l'Associated Press a révélé des détails inédits sur le partenariat étroit entre Microsoft et le ministère israélien de la Défense, qui utilise Azure pour transcrire, traduire et traiter les renseignements recueillis grâce à la surveillance massive. L'AP a indiqué que les données pouvaient être recoupées avec les systèmes internes d'Israël, basés sur l'IA, pour faciliter la sélection des cibles.

À la suite du reportage de l'AP, Microsoft a soutenu qu'une enquête n'avait révélé aucune preuve que sa plateforme Azure et ses technologies d'intelligence artificielle aient été utilisées pour cibler ou nuire à la population de Gaza.

Microsoft n'a pas communiqué de copie de cette enquête, mais l'entreprise a indiqué qu'elle communiquerait les conclusions factuelles de l'enquête complémentaire, motivée par le reportage du Guardian, une fois terminée.

Dans leur déclaration de mardi, les groupes de protestation ont déclaré que les perturbations visaient à «protester contre le rôle actif de Microsoft dans le génocide des Palestiniens».