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Le bureau du médiateur des droits de la personne de Géorgie a publié dimanche un communiqué critiquant la police géorgienne.
Des dizaines de milliers de personnes ont participé dimanche à une 11e journée consécutive de manifestations en Géorgie après que le parti au pouvoir a décidé de suspendre les négociations sur l'adhésion à l'Union européenne (UE), tandis qu'une autre manifestation a dénoncé la violence contre les journalistes géorgiens qui couvraient les rassemblements.
La police a fait un usage croissant de la force pour tenter de freiner les manifestations, qui se sont concentrées autour du bâtiment du parlement dans la capitale, Tbilissi. La police antiémeute a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes chaque jour pour disperser les rassemblements, frappant des dizaines de manifestants qui ont lancé des feux d'artifice sur les policiers et construit des barricades sur le boulevard central de la capitale géorgienne.
Lors de la manifestation de samedi soir, la journaliste Maka Chikhladze et son collègue de la chaîne de télévision indépendante Pirveli ont été pris pour cible par une foule violente, a raconté Mme Chikhladze à l'Associated Press (AP).
Mme Chikladze a expliqué que son collègue avait réussi à capturer des images d'hommes vêtus de noir qui frappaient des manifestants avant de se retourner contre eux, poussant violemment Mme Chikhladze au sol. Elle a indiqué plus tard à AP que son collègue avait été blessé à la tête et que son appareil photo avait été volé.
Elle a accusé le gouvernement géorgien d'utiliser des bandes de voyous pour dissuader les gens de participer à des rassemblements antigouvernementaux, une allégation démentie par les représentants du parti Rêve géorgien.
Dimanche, plusieurs centaines de travailleurs des médias ont défilé sur l'avenue Rustaveli, au centre de Tbilissi, avant de placarder des affiches de collègues qui, selon eux, avaient été agressés dans l'exercice de leurs fonctions.
«Nos collègues sont battus, blessés, certains sont toujours hospitalisés dans un état grave.»
Au cours d'un autre incident samedi, des journalistes de l'AP ont vu plusieurs hommes masqués s'attaquer violemment à un manifestant qui tentait d'entrer dans les bureaux d'un parti d'opposition, Ahali. L'homme, Koba Khabazi, gisait affalé sur le sol tandis que ses agresseurs lui donnaient des coups de pied à plusieurs reprises. Il a ensuite montré à AP ses blessures à la tête.
Le Rêve géorgien a conservé le contrôle du parlement lors des élections contestées du 26 octobre, un vote largement considéré comme un référendum sur les aspirations de la Géorgie à l'UE. L’opposition et la présidente pro-occidentale, Salomé Zourabichvili, ont accusé le parti au pouvoir d’avoir truqué le vote avec l’aide de la Russie voisine et ont boycotté les sessions du parlement.
Les manifestations de l’opposition ont pris un nouvel élan après la décision du Rêve géorgien jeudi dernier de suspendre les négociations d’adhésion à l’UE.
La police anti-émeute a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements et frapper des dizaines de manifestants, qui ont lancé des feux d’artifice sur les policiers et construit des barricades sur l’avenue Rustaveli.
La répression a été vivement condamnée par les États-Unis et les responsables de l’UE. S’exprimant jeudi lors d’une conférence ministérielle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a dénoncé ce qu’il a décrit comme la «répression brutale de ceux qui appellent leur pays à rester sur la voie de liens plus étroits avec l’Europe».
Mamuka Mdinanradze, chef du parti Rêve géorgien, a condamné la violence des foules contre les manifestants lors d’un point de presse dimanche et a nié tout lien avec le gouvernement.
Le bureau du médiateur des droits de la personne de Géorgie a publié dimanche un communiqué critiquant la police géorgienne pour «ne pas avoir pris les mesures adéquates» pour assurer la sécurité lors des manifestations.
La présidente Zourabichvili, dont le rôle est essentiellement protocolaire, a refusé de reconnaître les résultats officiels des élections et les a contestés devant la Cour constitutionnelle, qui a rejeté son recours en début de semaine.
L’UE a accordé à la Géorgie le statut de candidat en décembre 2023 à condition que le pays respecte les recommandations du bloc, mais a suspendu son adhésion et réduit son soutien financier en juin après l’adoption d’une loi sur «l’influence étrangère» qui a été largement considérée comme un coup porté aux libertés démocratiques.
La loi exige que les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l’étranger s’enregistrent comme «poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère», à l’instar d’une loi russe utilisée pour discréditer les organisations critiques à l’égard du gouvernement.