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Lorsque deux garçons de la région de Montréal ont installé un kiosque de limonade pour recueillir des fonds pour la recherche sur la sclérose en plaques, ils ne s'attendaient pas à ce que la police intervienne.
Lorsque deux garçons de la région de Montréal ont installé un kiosque de limonade pour recueillir des fonds pour la recherche sur la sclérose en plaques (SP), une maladie dont leur mère a été diagnostiquée il y a deux ans, ils ne s'attendaient pas à ce que la police intervienne.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Mais c'est exactement ce qui s'est passé samedi après-midi, selon la mère Ayana Massa.
Ness et Ariel Partouche-Massa, âgés de 8 et 11 ans, utilisaient un mégaphone pour faire la publicité de leur produit, avec des appels de «limonade, limonade, limonade à 1$ pour la sclérose en plaques!».
Mais si certains voisins ont réagi en s'arrêtant et en achetant un verre, un homme n'était pas content.
Mme Massa a expliqué qu'un homme inconnu est apparu sur sa pelouse vers 10h45, jurant contre ses enfants et promettant de «fermer leur kiosque».
«Quinze minutes plus tard, la première voiture de police est arrivée», a affirmé Mme Massa à CTV News.
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Deux agents lui ont dit qu'ils avaient reçu un «appel pour cause de nuisance» et ont demandé aux garçons d'arrêter, a-t-elle affirmé.
Lorsque Massa a refusé de fermer le kiosque, proposant de payer une amende à la place, les officiers auraient menacé de l'arrêter.
«Il lui a dit : "Vous pensez parce que vous êtes en fauteuil roulant, que vous êtes au-dessus de la loi?’’», a raconté Massa.
«Il a dit : "J'admire ce que vous faites ici, mais en fait, vous vendez de la limonade dans la rue’’. J'ai répondu: "Je ne suis pas dans la rue, je suis sur ma propriété"».
Massa a dit que la tension était retombée après que le superviseur des officiers ait été appelé sur les lieux.
Mais peu après son départ, deux autres voitures de police se sont arrêtées, a-t-elle expliqué.
La police serait restée dans sa cour pendant des heures, durant lesquelles elle a interdit aux gens d'acheter de la limonade à ses fils.
Aucune arrestation n'a été effectuée et aucune contravention n'a été délivrée. Les agents ont fini par partir, mais le mal était déjà fait, a soutenu Mme Massa.
L'expérience a été pénible pour ses garçons, a-t-elle expliqué, dont l'un est autiste.
«Je me suis sentie harcelée. J'ai le sentiment que c'était une incroyable injustice», a-t-elle dit. «Les personnes atteintes de sclérose en plaques ne méritent pas cela. Les garçons ne le méritent pas. La communauté ne le mérite pas».
«J'étais très triste», s'est exprimé Ariel, âgé de 8 ans.
Nessa, âgé de 11 ans, avait peur que sa mère aille en prison.
«Je ferais plus de limonade, et je gagnerais plus d'argent, pour pouvoir payer sa caution», a-t-il dit.
Le service de police de Montréal (SPVM) n'a pas encore répondu à la demande de commentaires de CTV News.
La nouvelle de l'intervention policière s'est rapidement répandue dans la communauté de l'Ouest-de-l'Île, et certains membres ont pris la parole sur les médias sociaux pour exprimer leurs mécontentements.
«Honte à la personne qui a contacté la police pour se plaindre du kiosque de limonade», peut-on lire dans un message publié sur la page Facebook de la communauté de l'Ouest-de-l'Île. «Ça m'a brisé le cœur que leur mère s'effondre en larmes devant moi et ses enfants».
«Le fait que la police soit intervenue... me met vraiment en colère», peut-on lire dans un commentaire.
Nessa, le fils de 11 ans d'Ayana Massa, a déclaré qu'il utiliserait les fonds récoltés pour «la faire sortir de prison». | Crédits photo: CTV News Montreal
Dimitrios Jim Beis, le maire de Pierrefonds-Roxboro, était au domicile de Massa dimanche pour lui offrir son soutien.
Il a dit qu'il avait l'intention de parler aux autorités du SPVM lundi pour tenter d'en savoir plus sur la situation.
«Était-il nécessaire d'avoir recours à ce type d'intervention, dans les circonstances ?», a-t-il demandé.
«Mon objectif, encore une fois, est de joindre le commandant et de savoir ce qui s'est passé exactement.»
Il prévoit de travailler avec Massa et ses garçons pour déterminer comment ils peuvent continuer d'opérer leur bonne action sans se heurter à des problèmes tels que des plaintes pour nuisances sonores et des problèmes de permis.
Pour sa part, Mme Massa souhaite que le SPVM présente des excuses à ses garçons et fasse un don pour la recherche sur la sclérose en plaques.
«Je pense que ce n'est pas le moment de se battre les uns contre les autres. Je pense que c'est un moment pour s'élever les uns les autres», a-t-elle mentionné.
Mme Massa a ajouté que la collecte de fonds pour la recherche sur la SP par le biais d'un kiosque de limonade était une idée de ses garçons.
Il a dit : «Maman, je veux que ce soit [pour] la SP afin que tu puisses trouver un remède et que tout le monde puisse en trouver un». «Ça m'a fait chaud au cœur», se souvient-elle.
La maladie, qui cible le système nerveux central, est incurable.
Au cours des deux années qui ont suivi son diagnostic, Mme Massa a commencé à utiliser un fauteuil roulant.
«Pour l'instant, notre plus grand espoir est de pouvoir trouver un remède, et je pense que c'est ce que font les garçons», a-t-elle raconté. «C'est juste une belle leçon de générosité, d'humilité et d'altruisme. Cela me donne de l'espoir. C'est vraiment le cas.»
Edward Murrin, originaire de l'Ouest-de-l'île, a apporté des fleurs et un don en espèces à Ariel et Nessa lorsqu'il a appris leurs efforts pour combattre la SP. | Crédits photo: CTV News Montreal.
Les garçons ont récolté plus de 2 000$ jusqu'à présent et prévoient de les envoyer à la Société canadienne de la sclérose en plaques et à l'Institut neurologique de Montréal.
Ils ont gagné 1 050$ rien que samedi.
«Je suis tellement reconnaissant envers la communauté», a déclaré Massa. «La quantité d'amour que ces enfants ont reçu».
Avec les informations de Luca Caruso-Moro de CTV.