Plusieurs frappes aériennes ont touché la ville de Khan Younis, dans le sud de Gaza, dans la nuit de mercredi à jeudi, tuant plus de 50 personnes lors d'une deuxième nuit consécutive de bombardements intensifs.
Ces frappes sont survenues alors que le président américain, Donald Trump, est en visite au Moyen-Orient, où il se rend dans les États du Golfe, mais pas en Israël.
Un cameraman de l'Associated Press à Khan Younis a dénombré 10 frappes aériennes sur la ville dans la nuit de mercredi à jeudi et a vu de nombreux corps être transportés à la morgue de l'hôpital Nasser.
Certains corps sont arrivés en morceaux, et certains sacs mortuaires contenaient les restes de plusieurs personnes. La morgue de l'hôpital a confirmé que 54 personnes avaient été tuées.
Un journaliste de la chaîne de télévision qatarie Al Araby TV a notamment été tué. La chaîne a annoncé sur les réseaux sociaux que Hasan Samour avait été tué avec 11 membres de sa famille lors d'une des frappes à Khan Younis.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat sur ces frappes.
Il s'agissait de la deuxième nuit de bombardements intensifs, après que des frappes aériennes menées mercredi dans le nord et le sud de Gaza ont tué au moins 70 personnes, dont plus d'une vingtaine d'enfants.
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En début de semaine, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis de poursuivre l'escalade militaire promise dans la bande de Gaza afin d'atteindre son objectif de détruire le Hamas.
L'organisation internationale de défense des droits de la personne Human Rights Watch a soutenu jeudi que le plan d'Israël visant à s'emparer de Gaza et à déplacer des centaines de milliers de personnes «se rapproche de l'extermination».
La guerre a éclaté lorsque des militants du Hamas ont tué 1200 personnes lors d'une incursion dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. L'offensive israélienne en représailles a tué près de 53 000 Palestiniens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne précise pas combien d'entre eux étaient des combattants.
Près de 3000 personnes ont été tuées depuis qu'Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars, a rapporté le ministère.
Le Hamas détient toujours 58 des quelque 250 otages qu'il a pris lors de son attaque du 7 octobre 2023, dont 23 seraient encore en vie, bien que les autorités israéliennes aient exprimé leur inquiétude pour le sort de trois d'entre eux.
Un hôpital hors service
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé jeudi que les frappes israéliennes avaient rendu l'hôpital européen de Khan Younis, le seul établissement encore en mesure de traiter le cancer à Gaza, hors service.
Cette fermeture met fin à tous les traitements spécialisés, y compris les chirurgies cardiaques et les soins contre le cancer, a ajouté le ministère.
L'armée israélienne a mené mardi deux frappes aériennes contre l'hôpital européen, affirmant qu'elle visait un centre de commandement du Hamas situé sous l'établissement. Six personnes ont été tuées lors de cette frappe.
Le directeur de l'hôpital européen, Imad al-Hout, a déclaré à l'Associated Press qu'il y avait 200 patients dans l'hôpital au moment des frappes de mardi. Ils ont tous été progressivement évacués, les 90 derniers ayant été transférés vers d'autres hôpitaux mercredi.
Des efforts sont actuellement déployés pour coordonner la réparation de l'établissement, a-t-il ajouté.
L'offensive israélienne a détruit de vastes zones urbaines de Gaza et déplacé 90 % de la population, souvent à plusieurs reprises.
Elle a interrompu l'acheminement de toute l'aide, y compris la nourriture et les médicaments, vers le territoire depuis le 2 mars, et les experts internationaux en sécurité alimentaire ont averti que Gaza risquait de sombrer dans la famine si Israël ne levait pas son blocus et ne mettait pas fin à sa campagne militaire.


