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Des experts de l'ONU réclament la libération de deux militantes afghanes

Des experts des Nations unies, dont le rapporteur spécial sur l'Afghanistan, Richard Bennett, ont qualifié de «question urgente» la libération de Neda Parwan et Zholia Parsi et des membres de leurs familles.

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Des femmes marchent près d’un marché de rue à Kaboul, en Afghanistan, le mardi 6 juin 2023. Des femmes marchent près d’un marché de rue à Kaboul, en Afghanistan, le mardi 6 juin 2023. (Rodrigo Abd | AP Photo)

Des experts de l'ONU ont réclamé mardi que les talibans libèrent immédiatement deux militantes pour les droits des femmes, qui sont détenues sans motif depuis plus d'un mois. 

Les talibans ont interdit aux Afghanes l'accès à la plupart des domaines de la vie publique et du travail. Ils ont aussi empêché les filles d'aller à l'école au-delà de la sixième année, dans le cadre des mesures sévères qu'ils ont imposées après avoir pris le pouvoir en 2021, alors que les forces américaines et de l'OTAN se retiraient d'Afghanistan après deux décennies de guerre.

Des experts des Nations unies, dont le rapporteur spécial sur l'Afghanistan, Richard Bennett, ont qualifié de «question urgente» la libération de Neda Parwan et Zholia Parsi et des membres de leurs familles. Les deux femmes n'ont pas bénéficié d'une représentation juridique, n'ont pas été accusées d'un quelconque crime, ni traduites devant un tribunal.

«Nous sommes de plus en plus préoccupés par leur bien-être physique et mental», ont déclaré les experts dans un communiqué. Ils ont exhorté les autorités talibanes à faire preuve de respect pour les droits et libertés, et ont déclaré que rien ne justifiait ces détentions.

Le ministère de l'Intérieur à Kaboul n'était pas immédiatement disponible pour commenter, mardi.

 

Les experts affirment que des citoyens ne doivent pas perdre leur liberté simplement pour avoir exprimé des opinions dissidentes, et que les militantes pour les droits de la personne sont particulièrement menacées et plus susceptibles d'être ciblées en raison de leur sexe.

«Les talibans semblent continuer d'intensifier leurs restrictions sur l'espace civique, notamment en réduisant au silence les voix des femmes et des filles, créant ainsi un effet dissuasif», indique le communiqué.

Les experts se sont félicités de la récente libération du journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi et de la militante Matiullah Wesa, fondatrice de l'organisation non gouvernementale Pen Path, qui défend le droit des filles à l'éducation.

Mme Wesa, qui a été arrêtée il y a sept mois, a revendiqué sans détour le droit des filles à aller à l'école et elle a appelé à plusieurs reprises le gouvernement dirigé par les talibans à annuler ses interdictions sur l'éducation des femmes.

L'Afghanistan est le seul pays au monde à imposer des restrictions à l'éducation des femmes.