Le Parti québécois (PQ) assure qu'il est prêt à en découdre avec la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault si ce dernier décidait de déclencher des élections générales anticipées dès cet automne.
L'élection ne doit avoir lieu qu'à l'automne 2026, mais le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a dit vendredi estimer que le gouvernement de M. Legault n'a plus la «légitimité démocratique» pour gouverner.
Au moment de dresser le bilan de la session parlementaire, M. St-Pierre Plamondon a eu des mots très durs à l'endroit du premier ministre, dénonçant la «pauvreté intellectuelle» de ses réponses en Chambre qui le rendent «indigne» de sa fonction.
«La présence de ce gouvernement, de l'avis d'une majorité de Québécois, nuit au Québec», a martelé le chef du PQ en conférence de presse à l'Assemblée nationale, où il a tiré à boulets rouges sur la CAQ.
Il a dénoncé une «dilapidation» des fonds publics, soulignant le déficit historique de 14 milliards $, le «scandale» SAAQclic, la faillite de Northvolt, bref, «un nombre astronomique et jamais vu de cas de gaspillage».
Dans le dossier SAAQclic, il est clair pour lui qu'il y a eu «corruption». Le gouvernement a-t-il fermé les yeux sur la corruption? lui a demandé un journaliste. «Peut-être», a-t-il répondu. Une enquête publique est en cours.
«Ça donne quoi d'avoir un gouvernement s'il ne regarde rien ou joue à l'autruche intentionnellement?»
Par ailleurs, la CAQ prend des décisions «qui n'ont jamais été mentionnées lors de l'élection de 2022», selon PSPP, qui souligne notamment l'«explosion» de la bureaucratie et la «perte de contrôle» des seuils d'immigration.
«Ça commence à être dangereux pour le Québec, a-t-il affirmé. S'il devait y avoir une élection générale à l'automne, nous, nous sommes prêts.» La CAQ devrait d'ici là songer à sa «perte de légitimité dans la population», selon lui.
Legault invité à réfléchir à son avenir
François Legault sera-t-il même chef de la CAQ lors des prochaines élections? Chose certaine, il doit réfléchir à son avenir, parce que «la confiance des Québécois, il ne l'a pas», a lancé le chef libéral par intérim, Marc Tanguay.
«Il a un sérieux examen de conscience à faire cet été. Il faut que François Legault prenne une bonne, grande, longue marche dans la pelouse et se pose la question», a-t-il déclaré.
En politique, une «marche», habituellement «dans la neige», signifie une grande réflexion sur son avenir politique. L'expression renvoie à Pierre Elliott Trudeau, qui avait décidé de démissionner en 1984 après être allé marcher un soir de tempête.
«Tout ce qu'il touche vire à la catastrophe. (...) Moi, je ne pense pas qu'il est l'homme de la situation», a renchéri Marc Tanguay.
Les libéraux imputent à M. Legault le fiasco SAAQclic, la décote du Québec et la décrépitude à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. La CAQ est «incapable de bien gérer les finances publiques, incapable d'offrir les services», selon l'élu libéral.
D'ailleurs, deux députés caquistes de l'Abitibi-Témiscamingue, Daniel Bernard et Pierre Dufour, ont récemment critiqué leur propre gouvernement, a-t-il fait remarquer.
«Il n'y a pas de promenade à avoir. Je serai candidat en octobre 2026, puis j'y vais pour gagner un troisième mandat majoritaire», a insisté M. Legault lors d'une conférence de presse pour défendre son bilan, vendredi après-midi.
Tout au long de la session, le premier ministre Legault a été «de mauvaise humeur», «arrogant» et «hargneux», a poursuivi la co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal.
«C'est un bilan désastreux pour François Legault. Il le sent, il le sait, et c'est ce qui fait qu'il est de mauvaise humeur. Je le laisse décider de ce qu'il veut faire de son avenir politique», a-t-elle laissé tomber.
Le plus récent sondage Léger place le PQ en tête des intentions de vote (33 %), suivi du Parti libéral (21 %), puis de la CAQ (20 %). Le Parti conservateur d'Éric Duhaime et QS fermeraient le bal, avec 13 % et 10 % des appuis, respectivement.

