Les économistes s'attendent à ce que l'inflation annuelle d'octobre affiche un ralentissement par rapport à septembre, la baisse des prix de l'essence ayant contribué à compenser les hausses enregistrées dans d'autres secteurs.
Statistique Canada devrait publier lundi les chiffres de l'inflation pour le mois dernier, contrairement à son habitude qui est de les publier le mardi.
Un sondage Reuters réalisé auprès d'économistes en vue de la publication prévoit un ralentissement de l'inflation annuelle à 2,1 % en octobre, selon LSEG Data & Analytics. L'inflation annuelle était de 2,4 % en septembre.
RBC explique que ce ralentissement est en partie attribuable à la baisse de 5 % des prix de l'essence en octobre, tandis que l'inflation des prix des denrées alimentaires devrait rester autour de 3,8 %.
Nathan Janzen, économiste en chef adjoint chez RBC, affirme que les chiffres de l'inflation sont freinés par la suppression de la taxe sur le carbone à la consommation au début de l'année, mais qu'ils continuent d'afficher une pression à la hausse.
Concernant le conflit commercial avec les États-Unis, il a indiqué que malgré la levée par le Canada de la plupart des droits de douane de rétorsion, les taxes américaines imposées à d'autres pays pourraient entraîner une hausse des prix des importations.
«Les importations canadiennes ne sont pas directement taxées lorsqu'elles franchissent la frontière, mais il peut tout de même y avoir des répercussions liées à la politique tarifaire plus large des États-Unis», a-t-il souligné.
Les dépenses de consommation exercent toutefois probablement une pression supplémentaire, a déclaré M. Janzen.
«Le facteur le plus important que nous observons, et auquel la Banque du Canada prête également attention, je pense, est simplement que la demande des consommateurs au Canada a été assez résiliente.»
Habituellement, lorsque le taux de chômage est aussi élevé qu'il l'est actuellement, soit environ 7 % au pays, cela atténue la pression sur l'inflation, car les dépenses ralentissent.
Mais ce n'est pas le cas.
«C'est la demande des consommateurs par rapport à l'offre disponible qui, en fin de compte, détermine les prix à la consommation», a-t-il noté.
Selon M. Janzen, ce déséquilibre s'explique en partie par le fait que la hausse du chômage est davantage due à l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, tels que les jeunes diplômés, qu'aux licenciements de cadres supérieurs.
Bien que les dépenses des ménages maintiennent une certaine pression à la hausse, Desjardins a affirmé que la suppression des droits de douane de rétorsion devrait continuer à favoriser une baisse des prix à la consommation dans les mois à venir.
L'inflation des services reste élevée, mais celle des biens, hors alimentation et énergie, affiche déjà une tendance à la baisse, ont noté les économistes de Desjardins.

