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Des drones attaquent l'Ukraine après le rejet d'un cessez-le-feu par le Kremlin

Par ailleurs, le Kremlin n'a pas réagi à la demande du président ukrainien de rencontrer le président russe.

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Des militaires russes participent à un entraînement au combat pour les unités d'assaut dans un lieu tenu secret en Ukraine le 12 mai 2025. (Service de presse du ministère russe de la Défense via AP)

La Russie a lancé plus de 100 drones Shahed et leurres contre l'Ukraine lors d'attaques nocturnes, a annoncé lundi l'armée de l'air ukrainienne. Le Kremlin a rejeté un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours dans ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, mais a réitéré sa participation à d'éventuels pourparlers de paix plus tard cette semaine sans conditions préalables.

Le Kremlin n'a pas réagi directement à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky de rencontrer le dirigeant russe Vladimir Poutine pour des pourparlers de paix en face à face en Turquie jeudi.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de préciser qui pourrait se rendre à Istanbul du côté russe.

«Globalement, nous sommes déterminés à rechercher sérieusement les moyens de parvenir à un règlement pacifique à long terme. C'est tout», a déclaré M. Peskov.

Les États-Unis et les gouvernements européens déploient des efforts concertés pour mettre fin aux combats, qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers de soldats des deux côtés, ainsi qu'à plus de 10 000 civils ukrainiens. Les forces d'invasion russes ont conquis environ un cinquième de l'Ukraine, dans le cadre du plus grand conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

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Le président américain Donald Trump s'est dit optimiste quant aux négociations d'Istanbul. 

«Une bonne rencontre est possible» entre MM. Poutine et Zelensky, a-t-il déclaré à Washington, ajoutant qu'il envisageait de se rendre aux négociations depuis sa visite au Qatar et aux Émirats arabes unis ce jour-là.

Volodymyr Zelensky a soutenu la perspective d'une participation de Donald Trump aux négociations. 

«J'ai soutenu le président Trump dans l'idée de pourparlers directs avec Poutine. J'ai ouvertement exprimé ma volonté de les rencontrer, a-t-il déclaré. Et bien sûr, nous tous en Ukraine apprécierions que le président Trump soit présent avec nous lors de cette réunion en Turquie.»

Dans un tourbillon de développements diplomatiques cette fin de semaine, la Russie a rejeté la proposition de cessez-le-feu présentée par les dirigeants américains et européens, mais a proposé des pourparlers directs avec l'Ukraine jeudi.

L'Ukraine, avec ses alliés européens, avait exigé que la Russie accepte un cessez-le-feu à partir de lundi avant d'entamer des pourparlers de paix. Moscou a rejeté cette proposition et a préféré appeler à des négociations directes à Istanbul.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé avoir discuté des efforts de paix russo-ukrainiens lors d'appels séparés avec Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine et Donald Trump.

M. Erdogan a indiqué qu'«une nouvelle opportunité de paix s'est ouverte» et a affirmé que les précédentes négociations organisées par la Turquie en 2022 avaient failli aboutir, mais avaient été entravées par des «barons de la guerre».

«Nous soutenons la détermination de mon cher ami Trump à résoudre les conflits actifs par le dialogue et la diplomatie», a-t-il déclaré.

L'Occident accentue la pression sur Poutine

Donald Trump a insisté pour que l'Ukraine accepte l'offre russe de négociations. M. Zelensky est allé plus loin dimanche et a fait pression sur Vladimir Poutine en proposant une rencontre personnelle.

La France a ajouté sa voix à cette offre lundi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot exhortant Poutine à accepter — bien que M. Barrot ait réitéré la position européenne selon laquelle une trêve doit être instaurée avant les négociations.

Le refus de la Russie de se joindre au cessez-le-feu proposé par l'Ukraine entraînerait de nouvelles sanctions contre Moscou, affirment les dirigeants européens. Lundi, l'Allemagne a rappelé cette intention à la Russie.

Le premier ministre suédois Ulf Kristersson, qui a rencontré le premier ministre britannique Keir Starmer lundi, a déclaré que la pression sur la Russie s'intensifiait.