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Des dirigeants européens se joindront à Zelensky pour la rencontre à Washington

Le soutien des dirigeants européens pourrait contribuer à apaiser les craintes à Kyiv.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Friedrich Merz, à l'issue de discussions avec les dirigeants européens et américains à Berlin, en Allemagne, le mercredi 13 août 2025... Le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Friedrich Merz, à l'issue de discussions avec les dirigeants européens et américains à Berlin, en Allemagne, le mercredi 13 août 2025. (AP Photo/Ebrahim Noroozi)

Des dirigeants européens et de l'OTAN se joindront au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour sa rencontre cruciale avec le président Donald Trump afin de présenter un front uni dans les négociations sur la fin de la guerre russe en Ukraine.

Les dirigeants britannique, français, allemand, italien et finlandais se mobilisent autour du président ukrainien après son exclusion du sommet de Donald Trump vendredi avec le président russe Vladimir Poutine. 

Leur engagement à être aux côtés de M. Zelensky lundi à la Maison-Blanche vise apparemment à éviter une répétition de la rencontre houleuse à laquelle M. Zelensky a été confronté lors de sa rencontre avec le président Trump dans le bureau Ovale en février.

Selon le général français à la retraite Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies, les Européens ont peur que la scène se reproduise. 

Le président français Emmanuel Macron a indiqué que la délégation européenne demanderait à Donald Trump de soutenir les plans qu'ils ont élaborés pour renforcer les forces armées ukrainiennes, déjà les plus importantes d'Europe hors Russie, en les formant et en les équipant davantage afin de garantir une paix.

Les plans élaborés par l'Europe prévoient également le déploiement d'une force alliée en Ukraine, loin des lignes de front, afin de rassurer Kyiv sur la stabilité de la paix et de dissuader une nouvelle invasion russe, a mentionné M. Macron. 

Il s'est entretenu avec les journalistes dimanche après un appel vidéo de près de deux heures avec des pays d'Europe et d'ailleurs, dont le Canada, l'Australie et le Japon, impliqués dans la soi-disant «Coalition des volontaires».

Lors d'une conférence de presse à Bruxelles avec M. Zelensky, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué «la volonté du président Trump de contribuer aux garanties de sécurité de type article 5 pour l'Ukraine.»

Elle a ajouté que la «Coalition des volontaires», dont l'Union européenne fait partie, est prête à faire sa part.

Emmanuel Macron a précisé que le contenu des garanties de sécurité serait plus important que leur attribution à l'article 5.

Outre Mme Von der Leyen et M. Macron, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le chancelier allemand, Friedrich Merz, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb, ont également déclaré qu'ils participeraient aux discussions de lundi, tout comme le secrétaire général de l'alliance militaire de l'OTAN, Mark Rutte.

Le soutien des dirigeants européens pourrait contribuer à apaiser les craintes à Kyiv et dans d'autres capitales européennes quant au risque que l'Ukraine soit contrainte de conclure un accord de paix.

Neil Melvin, directeur de la sécurité internationale au Royal United Services Institute, établi à Londres, a avancé que les dirigeants européens s'efforçaient de «façonner un calendrier en évolution rapide». 

Après le sommet de l'Alaska, l'idée d'un cessez-le-feu semble quasiment abandonnée, le discours se tournant vers le programme de M. Poutine visant à empêcher l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN, voire à l'UE.

Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a déclaré dimanche lors de l'émission «Meet the Press» sur NBC qu'un éventuel cessez-le-feu n'était pas exclu, mais que la meilleure façon de mettre fin à la guerre serait un «accord de paix complet».

L'Europe est un obstacle, selon Poutine

Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il considérait l'Europe comme un obstacle aux négociations. Il a également refusé de rencontrer M. Zelensky en personne, affirmant qu'une telle rencontre ne pourrait avoir lieu qu'une fois les bases d'un accord de paix posées.

S'adressant à la presse après sa rencontre avec Donald Trump, le dirigeant russe a évoqué l'idée que Kyiv et d'autres capitales européennes pourraient «créer des obstacles» pour faire dérailler d'éventuels progrès par des «intrigues en coulisses».

Pour l'instant, M. Zelensky offre aux Européens la «seule voie» pour participer aux discussions sur l'avenir de l'Ukraine et la sécurité européenne, a expliqué M. Melvin.

Cependant, le nombre important de dirigeants européens potentiellement présents signifie que le groupe devra veiller à ne pas émettre de messages «contradictoires», selon M. Melvin.

«Le risque est qu'ils paraissent trop autoritaires et se liguent contre Donald Trump, a-t-il ajouté. Le président américain ne voudra pas être acculé.»

Bien que les détails restent flous sur ce que les garanties de sécurité offertes par les États-Unis et l'Europe impliqueraient pour l'Ukraine, cela pourrait s'inspirer des conditions d'adhésion à l'OTAN, où une attaque contre un membre de l'alliance est considérée comme une attaque contre tous.

M. Zelensky continue de souligner l'importance de l'implication des États-Unis et de l'Europe dans toute négociation.

«Une armée forte est une garantie de sécurité. Seule l'Ukraine peut la fournir. Seule l'Europe peut financer cette armée, et les armes nécessaires à cette armée peuvent être fournies par notre production nationale et européenne. Mais certains biens sont rares et ne sont disponibles qu'aux États-Unis», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse de dimanche.

Le président Zelensky a également rejeté l'affirmation de Donald Trump selon laquelle les deux parties devraient négocier une fin totale de la guerre, plutôt que de conclure d'abord un cessez-le-feu. Il a affirmé qu'un cessez-le-feu offrirait une marge de manœuvre pour examiner les exigences de M. Poutine.

«Il est impossible d'y parvenir sous la pression des armes, a-t-il soutenu. M. Poutine ne veut pas arrêter les massacres, mais il doit le faire.»