Début du contenu principal.
La volonté de certains députés conservateurs de prôner une ligne plus dure à l'endroit de la loi québécoise sur la laïcité n'a pas porté ses fruits, pour l'instant.
À lire également - Loi sur la laïcité: le NPD durcit le ton, le Bloc s'en prend à l'ambassadeur Rae
Le députéde la Colombie-Britannique Mark Strahl avait confié à l'entrée de la rencontre de son caucus, mercredi matin, qu'il espérait bien que le parti condamne dans des termes plus clairs cette loi qui empêche des personnes qui arborent des signes religieux d'occuper des postes en position d'autorité.
Il est même allé jusqu'àdire qu'un gouvernement conservateur devrait intervenir dans les poursuites judiciaires en lien avec la loi, tout en précisant que bon nombre de ses collègues sont d'accord avec lui.
À la sortie du caucus, quelques heures plus tard, M. Strahl n'a pas voulu s'adresser aux journalistes. Pas plus que son collègue ontarien Kyle Seeback qui, pourtant, avait brisé la ligne de parti en dénonçant la loi du Québec dans une sortie remarquée sur Twitter quelques jours auparavant.
«On doit parler comme une équipe, mais aussi c'est important de reconnaître les compétences provinciales et le processus judiciaire au Québec. Et c'est une question importante pour le Québec et l'Assemblée nationale», a soutenu le chef conservateur Erin O'Toole, à la sortie de son caucus mercredi.
Ses députés québécois ont confirmé que leurs collègues dissidents n'ont pas réussi à faire changer la ligne du parti à ce sujet.
«Il y en a qui ont leur opinion personnelle, mais la position est claire. M. O'Toole a toujours été clair là-dessus. C'est une loi qu'on ne ferait pas ici au niveau fédéral, mais c'est le Québec qui en a pris la décision. On respecte la constitution et la juridiction du Québec là-dedans. C'est tout», a soutenu Pierre Paul-Hus.
«Comme au Québec, il y a des gens qui sont pour, il y a des gens qui sont contre la loi 21. (...) Je suis conscient que, dans mon caucus, il y a des gens qui ont des opinions différentes comme les Québécois et les Québécoises», a renchéri Alain Rayes, lieutenant québécois de M. O'Toole.
Le débat sur la laïcité a repris de plus belledans les derniers jours, après que des médias eurent rapporté qu'une enseignante voilée dans une école de Chelsea, en Outaouais, a été affectée à d'autres tâches.
Le députéSeeback a écrit sur Twitter qu'il ne pouvait plus, «en toute bonne conscience», garder le silence sur cet enjeu et qu'il fallait s'y opposer devant les tribunaux et même dans la rue. Il a été appuyé par ses collègues Jasraj Singh Hallan, Lianne Rood, Jamie Schmale, Chris Warkentin et M. Strahl, entre autres.
Des députés et ministres libéraux ont aussi été rapides à dénoncer la loi, pourtant adoptée depuis deux ans. Et le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a aussi durci sa position en disant que son parti était prêt à intervenir devant les tribunaux pour contester la loi.
Le Bloc québécois, lui, n'a pas changé d'opinion au sujet de la loi sur la laïcité.