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Celui qui a dirigé le Québec de 2003 à 2012 serait «la personne tout indiquée» pour prendre les rênes du Parti conservateur et du pays.
Des députés conservateurs en appellent au « sens du devoir » de l’ancien premier ministre Jean Charest et l’implorent de se lancer dans la course à la direction de leur formation politique.
*Voyez le commentaire de Yan Plante, vice-président chez TACT Conseil et ancien stratège conservateur. Il explique pourquoi une longue course à la chefferie pourrait être bénéfique pour Jean Charest. Il précise également que de garder uni le parti sera un enjeu de taille pour le prochain chef, peu importe qui il sera.
«Le Canada a besoin de vous », écrivent-ils dans une lettre ouverte publiée mardi où ils plaident que celui qui a dirigé le Québec de 2003 à 2012 est « la personne tout indiquée» pour prendre les rênes du Parti conservateur et du pays.
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Selon eux, Jean Charest est «le mieux placé» pour chasser du pouvoir les troupes libérales de Justin Trudeau, relancer l’économie et gouverner «avec aplomb» sous la bannière conservatrice, ce qui est, disent-ils, l’enjeu «fondamental» de leur course à la direction.
Jean Charest, avocat de formation, aujourd’hui âgé de 63 ans, a été le «plus jeune ministre de l’histoire du Canada à 28 ans» dans le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney, notent les signataires en retraçant sa feuille de route.
Son parcours l’a conduit à occuper plusieurs portefeuilles et à diriger le parti dès 1993 à la suite de l’humiliante défaite électorale de Kim Campbell où lui et la députée Elsie Wayne ont été les seuls élus du parti. M. Charest a multiplié la députation du parti, la faisant passer à 20 députés lors des élections de 1997.
M. Charest avait ensuite quitté la scène fédérale en 1998 et vogué vers Québec où il s’est fait élire chef du Parti libéral du Québec (PLQ) sous la pression populaire, puis député à l’Assemblée nationale.
«À l’évidence, aucun autre Canadien ne possède une feuille de route aussi bien garnie que la vôtre, tant dans le secteur public que privé. Vous êtes bâti sur mesure pour faire face à la sortie de crise que nous traversons actuellement avec la COVID-19, écrivent les signataires. Plus évident encore, votre compétence pour diriger notre pays ferait un immense contraste avec le gouvernement libéral actuel.»
Depuis son départ de la vie politique, M. Charest est revenu à la pratique du droit. Il fait l’objet depuis de nombreuses années d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption sur le financement du PLQ.
La lettre est signée par le député québécois Alain Rayes, le député néo-écossais Rick Perkins, le sénateur Percy Mockler du Nouveau-Brunswick, l’ancien député et président du caucus de l’Ontario David Sweet, le chef de cabinet du premier ministre du Nouveau-Brunswick Louis Leger, la députée québécoise et ancienne ministre dans son gouvernement Dominique Vien, le député ontarien John Nater et l’ancien directeur du Fonds conservateur du Canada, Terre-Neuve-et-Labrador, Leo Power.
Le bureau de M. Charest a indiqué qu'il n'accorde pas d'entrevue pour le moment. Sa réflexion n'est cependant pas terminée, a assuré Alain Rayes en entrevue avec La Presse Canadienne, expliquant avoir parlé à l'ancien premier ministre et qu'il continue de «peser le pour et le contre, s'assurer qu'il y a un chemin vers la victoire, s'assurer qu'il a des appuis partout au pays».
Jusqu'à présent, le seul participant à la course est le député de la région d'Ottawa, Pierre Poilievre, qui compte déjà de nombreux appuis au sein du caucus.
La bataille entre les deux hommes serait «épique», une «guerre de tranchées: membre par membre, carte de membership par carte de membership», alors que le parti est à `la croisée des chemins', a lancé M. Rayes, qui a quitté son poste de lieutenant politique pour le Québec afin de militer pour une candidature de M. Charest.
Selon lui, l'ancien premier ministre serait le candidat qui représente l'aile plus progressiste et de droite économique capable de rallier les «Blue Liberals», un terme du jargon politique faisant référence aux libéraux fiscalement plus à droite, mais socialement progressistes.
À l'inverse, M. Rayes a décrit Pierre Poilievre comme un politicien «libertarien» et «un peu plus sensationnaliste».
Le parti a l'obligation au terme d'une troisième défaite électorale, a-t-il dit, de prendre de la hauteur pour se demander: «C'est parfait, on a 300 000 membres au pays grosso modo, mais une fois qu'on a passé la course à la chefferie, qui est la meilleure personne pour parler aux 28 millions de Canadiens qui vont aller voter dans l'urne dans une élection fédérale?»
Les conservateurs n'ont plus de chef depuis que le caucus a montré la porte à Erin O'Toole au début du mois à la suite d'un mécontentement majeur à l'égard de son leadership après la défaite lors des élections générales de l'an dernier.
La députée manitobaine Candice Bergen a été choisie comme cheffe intérimaire du parti jusqu'à ce qu'un permanent soit choisi.