La fermeture de l’entrepôt des Ameublements Tanguay situé dans l’est de Montréal provoquera la perte d’emploi de 140 travailleurs, dénonce Unifor.
Selon le syndicat, l’entreprise a l’intention de confier ses opérations à des sous-traitants pour la suite après avoir déménagé ses activités.
«Bien que leur contrat de travail actuel soit valide jusqu'en décembre 2025, l'employeur prévoit garder les travailleurs à l'emploi jusqu'à la fin décembre, soit la fin du contrat de travail et ensuite vider l'entrepôt avant la fin du bail prévu à la fin avril 2026», déplore Unifor.
L’annonce est survenue lors d’une rencontre entre le syndicat et l’employeur.
«C'est une gifle aux visages des travailleuses et travailleurs qui s'attendaient à négocier dans le respect. Il est très difficile de parler de solutions quand l'employeur arrive avec une décision déjà prise, sans dialogue et sans considération. On ne peut pas laisser passer ça», poursuit Jean-Yves Filion, représentant national pour Unifor.
Recours légaux
«Évidemment, c'est une bien mauvaise nouvelle. Nous sommes en train de regarder d'un point de vue légal ce que ça implique exactement», a-t-il dit, indiquant que le syndicat verra si, par exemple, l'employeur se trouve à contrevenir à l'article 45 du Code du travail qui oblige le maintien d'une accréditation syndicale lors de la cession ou la vente d'une entreprise. Cependant, il reste à voir si cette disposition légale s'applique dans le cas où les activités cédées sont déménagées ailleurs.
«Que l'employeur automatise des choses, que l'employeur investisse, progresse, etc., ça fait du sens. Maintenant, pourquoi transférer ça à la sous-traitance? Ce sont des bons emplois, a poursuivi M. Cloutier. On n'avait pas de conflit dans cet endroit-là et ça nous semble une décision, disons, bancale», s’est-il désolé.
D’après les informations fournies par l’employeur au syndicat, le Groupe BMTC entend maintenir les employés en poste jusqu’à l’échéance de l’actuel contrat de travail, à la fin de décembre prochain, pour ensuite déménager l’inventaire dans le nouvel entrepôt d’ici la fin de son bail à l’entrepôt actuel, à la fin d’avril prochain.
Dans un communiqué publié jeudi, le comité syndical s’est dit «choqué par cette annonce faite dès la première rencontre de négociation» et a annoncé qu’il suspendait les discussions pour le reste de la semaine.
Fermeture confirmée
Du côté du Groupe BMTC, on confirme la fermeture de l’entrepôt de l’Est de Montréal. La directrice des communications de l’entreprise, Fanny Beaudry-Campeau, s’est par ailleurs limitée à une laconique déclaration dans un courriel à La Presse Canadienne: «Nous ne commenterons pas la situation. Nous ne négocions pas sur la place publique. Nous invitons les représentants d'Unifor à venir à la table de négociation afin de continuer nos discussions.»
Les employés de l’entrepôt gagnent autour de 30 $ de l’heure. Ils se sont syndiqués il y a une dizaine d’années à l’époque où cette installation était la propriété de Brault & Martineau. Bien que l'entrepôt ait été le théâtre d'un conflit de travail peu de temps après la syndicalisation, toutes les conventions collectives suivantes se sont conclues sans conflit.
Avec de l'information de Pierre Saint-Arnaud de La Presse canadienne

