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Dernier jour de session parlementaire à l'Assemblée nationale, vendredi, et dernier jour de la présente législature, c'était l'heure des bilans des partis d'opposition, aux forts accents de discours de campagne électorale.
Dernier jour de session parlementaire à l'Assemblée nationale, vendredi, et dernier jour de la présente législature, c'était l'heure des bilans des partis d'opposition, aux forts accents de discours de campagne électorale.
Durant leurs points de presse, les trois chefs des partis d'opposition semblaient davantage intéressés à tester leurs lignes, en prévision de la campagne électorale, qui ne débutera officiellement qu'à la fin du mois d'août, plutôt qu'à faire le bilan de la dernière session parlementaire, dont l'agenda était pourtant fort chargé sur le plan législatif.
Entourée de ses députés et d'employés de l'équipe libérale qui applaudissaient et chahutaient à tout moment, la cheffe de l'opposition officielle, Dominique Anglade, a affirmé qu'elle était là pour gagner, se voyant déjà à la tête d'un gouvernement majoritaire libéral le soir du 3 octobre, avec au moins 63 élus. Il y en a actuellement 27, dont la moitié ne sollicitera pas un nouveau mandat.
La cheffe libérale a dit avoir l'intention de séduire les électeurs en se faisant rassembleuse, en opposant la nécessaire inclusion de tous les Québécois à la division et l'arrogance affichées par le premier ministre François Legault.
Bilan de fin de session parlementaire rempli d’émotion et d’énergie ce matin à l’@AssnatQc. #polqc #plq pic.twitter.com/mgOM26oYDn
— Dominique Anglade (@DomAnglade) June 10, 2022
Cheffe depuis deux ans, soucieuse de renouveler l'image et les orientations de son parti très affaibli lors du dernier scrutin, Mme Anglade semble désormais vouloir revenir à la base de ce qui a fait le succès de son parti dans le passé: le fédéralisme et l'économie.
Samedi, devant ses militants réunis en conseil général à Montréal, elle présentera déjà la plateforme électorale du Parti libéral du Québec (PLQ).
Il est assez rare qu'un parti ouvre ainsi son jeu si tôt, quelques mois avant le déclenchement officiel de la campagne électorale. Il y a quand même un précédent. En septembre 2002, alors chef de l'opposition officielle, le chef libéral Jean Charest avait rendu public son cadre financier, six mois avant l'échéance électorale.
Mme Anglade a dit que le gouvernement de la CAQ avait été dirigé par un premier ministre arrogant «qui se pense au-dessus des lois» et qui a fait preuve de déni, notamment dans le dossier de la rareté de la main-d'œuvre et du contrôle de l'inflation.
Le leader parlementaire libéral, André Fortin, a brièvement fait le bilan des travaux parlementaires, en reprochant au gouvernement son attitude, voulant en général aller «trop vite», avec des projets de loi «tout croches», «enfoncés dans la gorge des parlementaires».
«On part en campagne la tête haute», a dit de son côté le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, à la tête du deuxième groupe d'opposition, composé de 10 députés. Une seule d'entre eux quitte: Catherine Dorion (Taschereau).
Je vis un petit moment d'émotion ce matin, c'est la dernière fois de cette législature qu'on prend la parole ici, @ManonMasse_Qs et moi.
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) June 10, 2022
Le 3 octobre prochain, ça va être au tour des Québécoises et des Québécois de faire leur bilan des quatre dernières années.
«On est là pour gagner», a-t-il ajouté, déterminé à faire élire le maximum de députés solidaires le 3 octobre. Pour atteindre ce but, l'aspirant premier ministre s'est dit appuyé par «la meilleure équipe» de candidats de l'histoire du parti de gauche.
Il est d'avis que l'aiguille des sondages va commencer à bouger en sa faveur, quand le chef caquiste François Legault devra «défendre son bilan» gouvernemental, un bilan bien mince selon lui.
Selon M. Nadeau-Dubois, le premier ministre Legault n'a pas su gérer la hausse récente du coût de la vie, «la pire crise de l'inflation en 30 ans», de même que la crise climatique, «le pire échec» de son mandat.
Manon Massé, députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques pour Québec solidaire, a écrit ce message sur les réseaux sociaux.
Si vous voulez savoir quelle différence ça fait d'avoir dix députés de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, regardez de quoi on a parlé ici depuis quatre ans.
— Manon Massé (@ManonMasse_Qs) June 10, 2022
Le Parti québécois, troisième parti d'opposition, avait lancé le bal plus tôt, en insistant pour estimer que, malgré la série de sondages qui donne gagnante la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, avec une confortable longueur d'avance, «rien n'est joué».
En conférence de presse au pied du grand escalier du hall du parlement, entouré de la plupart des députés de son caucus, le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, a tenté de chasser l'image souvent véhiculée comme quoi son parti serait à l'agonie. Au contraire, a-t-il insisté, les troupes sont motivées, les cartes de membres se vendent bien, le financement du parti est solide, l'équipe de candidats sera forte et le PQ sera d'attaque en faisant valoir ses idées.
«L'élection n'est pas jouée», a clamé le chef péquiste, ne s'avouant pas vaincu et dénonçant la «gouvernance par sondages au jour le jour» de M. Legault.
Selon lui, la CAQ est le parti de la résignation, ce qui est «incompatible avec la fierté» d'être Québécois, si souvent proclamée par M. Legault.
Le PQ n'a plus que sept députés. Trois d'entre eux ne seront pas sur les rangs: Véronique Hivon (Joliette), Sylvain Gaudreault (Jonquière), et Lorraine Richard (Duplessis).
Le premier ministre François Legault, s'est présenté vendredi en champion de l'environnement.
Il faisait le bilan de ses réalisations au chic édifice Honoré-Mercier de l'Assemblée nationale, peu après la fin de la session parlementaire et 42e législature.
«Je persiste et je signe, a dit le premier ministre, pesant chacun de ses mots. Il n'y a pas aucun gouvernement qui a un meilleur bilan en environnement (...) que le gouvernement de la CAQ.»
Il a cité en exemple l'achat d'autobus électriques et la signature d'un contrat d'hydroélectricité avec New York, en plus d'un important appel d'offres dans le secteur de l'éolien.
Le gouvernement de la CAQ a également soutenu le développement des filières de l'aluminium, de l'acier et de l'hydrogène verts, a souligné M. Legault.
Par ailleurs, son gouvernement a atteint ses cibles en matière d'aires protégées, il a étendu la consigne, fait avancer des projets en transport collectif et interdit l'extraction des hydrocarbures, a-t-il énuméré.
«Je mets au défi chacun, chacune de vous autres de trouver un gouvernement qui en a fait plus que notre gouvernement en environnement», a-t-il dit, s'adressant aux journalistes.
Après avoir mis à l'avant-plan les questions d'identité, de langue et d'immigration, M. Legault a recadré son message, vendredi, en promettant de parler d'économie dans les mois à venir.
Il a toutefois affirmé avoir donné la consigne à ses ministres de ne pas faire d'annonces gouvernementales à partir du 1er juillet, puisque le Québec sera en précampagne électorale.
D'habitude, le parti au pouvoir multiplie ce genre d'annonces pour augmenter sa visibilité avant un scrutin, une «mauvaise habitude», selon François Legault.
La CAQ a quand même lancé, au début du mois de mai, une vaste offensive publicitaire vantant son bilan des quatre dernières années en vue de la prochaine campagne électorale.