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Pendant les derniers Jeux olympiques, Vladyslav Heraskevych, un spécialiste ukrainien du skeleton, a brandi une pancarte avec le message suivant: «Pas de guerre en Ukraine.» Dimanche, il était retranché à environ 150 kilomètres de la capitale de son pays, avec des armes à proximité au cas où il devrait défendre sa nation.
«Je suis un étudiant, a déclaré le jeune homme de 23 ans lors d'une entrevue téléphonique avec l'Associated Press. Je n'ai pas l'expérience de ce genre de choses. Mais je suis prêt à être fort et aider autant que je le pourrai.»
Au moment où les troupes russes encerclaient Kiev, la capitale, Heraskevych faisait partie d'un groupe réunissant une quarantaine d'athlètes de l'Ukraine et d'ailleurs qui ont envoyé une lettre ouverte aux dirigeants des organisations olympique et paralympique leur demandant de suspendre immédiatement les comités olympiques et paralympiques russe et bélarusse.
«L'invasion de l'Ukraine par la Russie, soutenue par le Bélarus, est une violation claire des chartes olympique et paralympique — une violation qui doit faire l'objet de sanctions sévères», indique la lettre adressée au président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, et à son homologue du Comité international paralympique (CIP), Andrew Parsons.
La lettre ajoute que plus d'Ukrainiens l'auraient signée, mais «c'est difficile de parler avec tous les athlètes de l'Ukraine, car ils cherchent à se réfugier dans des abris anti-bombes», y est-il aussi écrit.
Le groupe de pression Global Athlete a contribué à la coordination de la lettre, qui a également été signée par des glisseurs des États-Unis, de Lettonie et des Pays-Bas, par des membres de l'équipe d'escrime russe et par la Fédération des athlètes de solidarité sportive du Bélarus.
Le CIO a condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie, affirmant qu'elle violait la trêve olympique. L'organisation a demandé aux fédérations internationales d'annuler ou de déplacer les événements prévus en Russie et au Bélarus et de ne plus utiliser les drapeaux et hymnes nationaux de ces pays.
Toutefois, ni le CIO ni le CIP n'a pris de mesures directes contre les pays eux-mêmes. Les Jeux paralympiques débutent vendredi prochain. Aucune des deux fédérations n'a immédiatement répondu aux demandes de commentaires de l'AP sur cette lettre.
La liste des signataires inclut l'Ukrainien Oleksandr Abramenko, un spécialiste du ski acrobatique dont l'étreinte avec un athlète russe à Pékin a été captée par des caméras et a fait les manchettes.
La bannière de Heraskevych avait également attiré l'attention. Après son geste, posé le 11 février, le CIO a rapidement réagi et annoncé que l'Ukrainien ne serait pas sanctionné pour avoir transgressé la règle olympique qui limite les protestations politiques sur les sites de compétition pendant les Jeux.
«Il s'agissait d'un appel général pour la paix, avait déclaré le CIO dans un communiqué. Pour le CIO, le dossier est clos.»