Début du contenu principal.
Tout comme son prédécesseur, la nouvelle ministre des Anciens Combattants, Ginette Petitpas Taylor, compte éliminer le retard dans l'examen des demandes de prestation pour invalidité.
Mme Petitpas Taylor a succédé, il y a quelques semaines, à Lawrence MacAulay, qui était à la tête du ministère depuis mars 2019. Elle assure que le ministère réalisera son objectif de rattraper tout son retard d'ici 2024. Elle en fait une de ses principales priorités.
Il y a seulement trois ans, le ministère des Anciens Combattants annonçait une stratégie visant à éliminer le retard de 23 000 demandes de prestation qui attendaient une décision. Ce retard a été comblé en partie au cours des trois dernières années, mais il existe encore plus de 5500 cas qui attendent une décision depuis plus de 16 semaines.
«Nous voulons vraiment éliminer ce retard afin de respecter nos normes de qualité du service», lance-t-elle en entrevue.
Aujourd'hui ce retard a été comblé de 75 %, affirme la ministre.
Deux autres éléments figurent parmi ses priorités: l'élaboration d'une stratégie sur l'emploi et la mise en œuvre d'une politique de commémoration des interventions de l'armée.
Les défenseurs des droits des anciens combattants préféraient voir Mme Petitpas Taylor s'occuper d'une série d'autres problèmes: logement, éducation ou un changement de la culture au sein du ministère, à l'image à celle en cours au sein de l'armée.
Rachel Blaney, porte-parole du NPD sur le dossier des anciens combattants, s'inquiète du nombre des demandes qui sont rejetées catégoriquement.
«Au cours d'une réunion d'un comité parlementaire, le 20, mais l'ancien ministre avait déclaré que 20 % des demandes avaient été rejetées par le ministère. Je trouve ce pourcentage franchement troublant», juge-t-elle.
Les demandes formulées par des francophones ou par des femmes accusent un plus grand retard que celles des anciens combattants anglophones, reconnaît le ministère. Cette situation souligne les grandes difficultés à intégrer les femmes ayant servi au sein des Forces armées canadiennes.
«Les quelques statistiques dont nous disposons nous révèlent que les anciennes combattantes ne s'en sortent pas aussi bien que leurs collègues masculins après avoir quitté l'armée», dit Mme Blaney.
Le comité permanent sur les anciens combattants, dont fait partie la députée néo-démocrate, a entendu des témoins venir leur dire que le ministère ne tient pas assez compte des problèmes vécus par les femmes militaires. Par exemple: plusieurs ont dû utiliser des équipements conçus pour des hommes.
«De nombreuses femmes souffrent de façon disproportionnée d'arthrose, de maux de dos et de hanche», souligne Donna Riguidel, une commandante à la retraite.
Ceci démontre que le ministère des Anciens Combattants peut hériter des problèmes subis par les femmes au sein de l'armée.
Et Mme Petitpas Taylor est aussi ministre associée à la Défense nationale.
Elle considère que l'un de ses rôles est de s'assurer une transition sans heurts pour les anciens militaires à leur départ de l'armée.
Bill Blair, le nouveau ministre de la Défense, doit mettre en œuvre les recommandations du rapport publié en 2022 sur les inconduites sexuelles au sein de l'armée.
Mme Riguidel a cofondé une firme de consultation pour aider les gens à bien soutenir les victimes de violence sexuelle. Selon elle, le changement de culture doit aussi toucher le ministère des Anciens Combattants.
«Nous travaillons vraiment fort à établir une nouvelle culture. Et même si on doit naturellement nous concentrer sur ceux qui demeurent dans le service actif, cela a des effets sur la vie des anciennes combattantes», dit celle qui a été elle-même victime d'un traumatisme sexuel.
Mme Petitpas Taylor soutient qu'il est important de réaliser des analyses sexospécifiques afin de s'assurer que les femmes obtiennent l'appui qu'elles méritent. Elle n'a pas donné de précision sur ce qui représenterait une marque de succès, selon elle.