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Trois agents iraniens ont été accusés d'avoir piraté la campagne présidentielle de Donald Trump dans le cadre de ce que le ministère de la Justice qualifie d'effort de grande envergure pour saper l'ancien président et éroder la confiance dans le système électoral américain.
L'action de vendredi, associée à des sanctions et à des récompenses pour les informations menant à la capture des pirates informatiques accusés, est le dernier effort du gouvernement américain pour dénoncer ce qui est considéré comme des tentatives de l'Iran d'interférer dans l'élection en portant préjudice à M. Trump et en semant le chaos général.
«Les propres mots des accusés ont clairement montré qu'ils tentaient de saper la campagne de l'ancien président Trump avant l'élection présidentielle américaine de 2024. Nous savons que l’Iran poursuit ses efforts éhontés pour attiser la discorde, éroder la confiance dans le processus électoral américain et faire avancer ses activités malveillantes», a déclaré le procureur général Merrick Garland lors d’une conférence de presse annonçant les accusations.
Les trois pirates informatiques accusés étaient employés par les paramilitaires iraniens, les Gardiens de la révolution, que les analystes en cybersécurité avaient précédemment liés aux intrusions. Depuis 2020, leur opération visait à compromettre les comptes de messagerie d’un large éventail de cibles, dont un ancien ambassadeur en Israël, un ancien directeur adjoint de la CIA, des responsables des départements d’État et de la Défense, un ancien conseiller américain à la sécurité intérieure et des journalistes, selon l’acte d’accusation.
En mai, selon les procureurs, les accusés ont commencé à essayer de pénétrer la campagne Trump, en s’introduisant avec succès dans les comptes de messagerie des responsables de campagne et d’autres alliés de Donald Trump. Ils ont ensuite cherché à «militariser» le matériel de campagne volé en le diffusant auprès d’organisations médiatiques et de personnes associées à la campagne du président Joe Biden dans ce que l’on appelle familièrement une opération de «piratage et de fuite».
Les services de renseignement américains ont déclaré que l’Iran s’opposait à la réélection du candidat républicain, le considérant comme plus susceptible d’accroître les tensions entre Washington et Téhéran. L’administration Trump a mis fin à un accord nucléaire avec l’Iran, réimposé des sanctions et ordonné l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, un acte qui a incité les dirigeants iraniens à jurer de se venger.
La mission iranienne auprès des Nations Unies a nié le mois dernier ces allégations, les désignant comme étant «sans fondement», affirmant que l’Iran n’avait ni le motif ni l’intention d’interférer dans l’élection. Elle a mis au défi les États-Unis de fournir des preuves et a déclaré que si les États-Unis le faisaient, «nous réagirions en conséquence».
Le gouvernement américain a cherché cette année, par l'entremise de plusieurs agences, à condamner avec vigueur l’ingérence électorale et les opérations d’influence étrangère – un revirement radical par rapport à la réponse du gouvernement en 2016, lorsque les responsables de l’administration Obama ont été critiqués pour ne pas avoir été francs au sujet de l’ingérence russe qu’ils observaient en faveur de Donald Trump alors qu’il se présentait contre la démocrate Hillary Clinton.
Le département du Trésor a émis des sanctions vendredi liées au piratage et le département d’État a offert des récompenses allant jusqu’à 10 millions $ US (13,5 millions $) pour toute information menant à l’arrestation des accusés, qui ne sont pas en détention.
Le piratage iranien a été révélé après que l’équipe de campagne de Trump a annoncé le 10 août qu’elle avait été piratée et que des acteurs iraniens avaient volé et distribué des documents internes sensibles.
De nombreux grands organes de presse qui ont déclaré avoir reçu des informations confidentielles de l’équipe de campagne de Trump, dont Politico, le «New York Times» et le «Washington Post», ont refusé de les publier.
Les responsables du renseignement américain ont ensuite lié l’Iran à un piratage de l’équipe de campagne de Trump et à une tentative de piratage de l’équipe de campagne de Joe Biden et de Kamala Harris. Ils ont déclaré que l'opération de piratage informatique avait pour but de semer la discorde, d'exploiter les divisions au sein de la société américaine et d'influencer potentiellement le résultat des élections, que l'Iran perçoit comme étant «particulièrement conséquentes en termes d'impact qu'elles pourraient avoir sur ses intérêts de sécurité nationale».
L'acte d'accusation indique clairement que les pirates informatiques accusés se sont fait passer pour des responsables américains et ont créé de faux profils de courrier électronique pour tenter de duper leurs victimes.
Politico a rapporté avoir commencé à recevoir des courriels le 22 juillet en provenance d'un compte anonyme. La source - un compte de messagerie AOL identifié uniquement comme «Robert» - a transmis ce qui semblait être un dossier de recherche que la campagne avait apparemment réalisé sur le candidat républicain à la vice-présidence, le sénateur de l'Ohio J. D. Vance. Le document était daté du 23 février, près de cinq mois avant que M. Trump ne choisisse M. Vance comme colistier.
La semaine dernière, des responsables ont également révélé que les Iraniens avaient envoyé fin juin et début juillet des courriels non sollicités contenant des extraits des informations piratées à des personnes associées à la campagne Biden. Aucun des destinataires n'a répondu.
L'équipe de campagne de Mme Harris a déclaré que les courriels ressemblaient à des pourriels ou à une tentative d’hameçonnage et a condamné la démarche des Iraniens comme une «activité malveillante indésirable et inacceptable».
L'un des courriels a été envoyé le 27 juin, date du débat Biden-Trump, alors qu'une performance hésitante du président a jeté les bases de son annonce, quelques semaines plus tard, qu'il ne se représenterait pas. Un courriel proposant les informations volées, selon l'acte d'accusation, indiquait que le débat était probablement la «dernière chance» de M. Biden dans la course.
L'auteur a exprimé des sentiments négatifs à l'égard de Donald Trump et a écrit: «Je vais donc vous transmettre des documents qui seraient utiles pour le vaincre».