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Une nouvelle étude portant sur plus de 200 actes médicaux effectués au Canada a révélé qu'ils étaient utilisés de manière inappropriée près du tiers du temps.
La découverte, publiée lundi dans le Journal de l'Association médicale canadienne, suggère que les ressources en soins de santé ne sont pas utilisées aussi efficacement qu'elles pourraient l'être et que les soins aux patients pourraient en souffrir dans certains cas.
«Nous gaspillons les rares ressources canadiennes lorsque nous prescrivons des traitements ou des diagnostics qui ne sont pas nécessaires», a déclaré l'autrice principale Janet Squires de l'Université d'Ottawa.
Mme Squires et ses collègues ont analysé 174 études distinctes publiées entre 2007 et 2021 qui ont révélé des problèmes avec l'utilisation de pratiques cliniques telles que les tests de laboratoire, les références et l'imagerie. L'étude compare la façon dont les patients ont été réellement évalués et traités avec les directives cliniques établies en place à l'époque pour 228 actes médicaux.
«Nous avons constaté qu'en moyenne, 30 % d'entre eux étaient utilisés de manière inappropriée au moins de temps en temps», a noté Mme Squires.
Ces actes incluent des tests de laboratoire pour le diabète, le cancer du sein et les calculs rénaux; des références pour le cancer de la prostate et l'alcoolisme; des évaluations de l'asthme et des maladies pulmonaires obstructives chroniques; et de l'imagerie pour des maladies cardiovasculaires.
La sous-utilisation était légèrement plus fréquente que la surutilisation, selon l'étude. Mme Squires a suggéré que c'est le résultat de campagnes au sein de la profession médicale pour arrêter la prescription excessive de tests et d'autres actes médicaux.
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Elle a prévenu que le traitement qui n'est pas conforme à la pratique standard ne signifie pas nécessairement que c'est une erreur.
«Il pourrait y avoir des raisons très valables», a déclaré Mme Squires.
«Peut-être que quelqu'un ne reçoit pas un médicament particulier qui est dans la ligne directrice parce qu'il est allergique. Peut-être qu'un patient ne veut pas une pratique particulière.»
Dans certains cas, les médecins peuvent ne pas être conscients que les directives cliniques ont changé.
«Les directives changent si vite parfois», a-t-elle déclaré.
De plus, certaines des pratiques incluses dans sa recherche n'avaient été examinées que dans une seule étude. Un total de 42 pratiques se sont révélées être mal utilisées par au moins trois études.
Mme Squires a souligné que les résultats n'indiquent pas nécessairement des erreurs médicales qui nuisent aux patients. Mais dans certains cas, ce serait possible.
«Différentes pratiques vont avoir des résultats différents. Si vous ne recevez pas certains soins, selon la pratique, cela pourrait avoir le potentiel de nuire aux patients.»
Mme Squires a déclaré qu'elle et ses collègues avaient mené la recherche pour combler une lacune dans l'information sur la santé au Canada. La plupart des autres pays disposent de données sur la fréquence à laquelle les procédures médicales prescrites ne sont pas conformes aux directives actuelles. Le Canada n'en a pas.
«Notre objectif était d'accroître la sensibilisation», a-t-elle expliqué.
Le document n'examine pas toutes les pratiques actuellement utilisées dans le système de soins de santé du Canada, a souligné Mme Squires.
Elle espère que la recherche incitera les médecins et autres professionnels de la santé à réfléchir à deux fois lorsqu'ils prescrivent pour s'assurer que la mesure est conforme aux dernières normes.
«J'espère que les gens vont l'utiliser pour accroître la sensibilisation. Il arrive que des soins inappropriés soient prodigués. Nous pouvons faire mieux.»