Alors que le gouvernement Legault veut réduire l’immigration temporaire, la ministre de la Solidarité sociale, Chantal Rouleau, envisage de réduire les prestations d’aide sociale aux demandeurs d’asile.
«Je ne ferme pas la porte», a dit la ministre, mercredi, à son arrivée à l’Assemblée nationale.
«On est en train de réfléchir et de travailler», a-t-elle ajouté.
En juin dernier, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, avait menacé de retirer des services aux demandeurs d’asile si Ottawa n'agissait pas pour réduire de moitié le nombre d’immigrants temporaires sur le territoire de la province.
«Si Ottawa ne fait pas le travail, je ne peux pas exclure qu’éventuellement, on soit obligé de revoir le panier de services. (…) Le statu quo n’est pas tenable ni pour les services publics, ni les finances publiques», avait-il alors affirmé.
Le premier ministre François Legault ne cesse de marteler que le Québec a dépassé sa capacité d’accueil et que l’immigration temporaire exerce une pression sur les services publics.
«Manque d'humanisme»
Le chef libéral Pablo Rodriguez a affirmé qu'il s'agissait là d'un «manque d'humanisme».
«Les gens qui sont ici, si vous diminuez les prestations d'aide sociale, ils vont vivre de quelle manière?» a-t-il demandé en point de presse à l'Assemblée nationale mercredi.
Selon Québec solidaire, «retirer l’aide de dernier recours aux plus vulnérables ne fait pas et ne fera jamais partie de l’ADN des Québécoises et des Québécois».
«La CAQ doit exclure à tout prix cette avenue. Ottawa doit prendre ses responsabilités et doit notamment émettre des permis de travail dans des délais beaucoup plus courts. Mais dans l'immédiat, je peine à imaginer les conséquences désastreuses, notamment pour les enfants touchés, du retrait de cette aide minimale», a indiqué le député solidaire Etienne Grandmont dans une déclaration écrite.

