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Un déficit de 11 milliards? Le budget 2024-2025 du Québec cause quelques soucis à des firmes de notation financière, mais le ministre Eric Girard n’y voit pas une raison de se hâter pour monter un plan de retour à l’équilibre budgétaire.
Un déficit de 11 milliards? Le budget 2024-2025 du Québec cause quelques soucis à des firmes de notation financière, mais le ministre Eric Girard a relativisé la situation jeudi et n’y voit pas une raison de se hâter pour monter un plan de retour à l’équilibre budgétaire.
La Presse révélait jeudi matin que Moody’s et DBRS Morningstar ont publié des rapports préliminaires accordant un «avis négatif» en ce qui concerne la notation de crédit de la province.
En mêlée de presse à l’Assemblée nationale, M. Girard a toutefois mentionné qu’il était «responsable» d’attendre avant de préciser les moyens à prendre pour retourner à l’équilibre budgétaire. On souhaite chez le gouvernement éviter raison d’impacter «la politique monétaire qui agit de manière très ferme sur l’économie».
Voyez le compte-rendu de Mathieu Boivin dans la vidéo liée à l'article.
Rappelons que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) entend parvenir au déficit zéro d’ici 2029-2030, il n’a encore défini aucun plan pour y arriver. On prévoit plutôt le déposer l’année prochaine.
Eric Girard a tenté de relativiser les publications des deux firmes. «Ces deux agences publient des communiqués après un budget, c’est leur pratique normale», a lancé M. Girard. «Il n’y a absolument personne qui prétend qu’un déficit de 1,5 % du PIB c’est positif. Ni moi, ni personne. Ce que les agences ont dit, c’est qu’un déficit élevé ce n’est pas positif [...] On a rappelé que le Québec a des cibles de réduction de dette à long terme et que le Québec a réitéré son engagement à revenir à l’équilibre budgétaire», a ajouté le ministre.
Selon M. Girard, les avis soulignent simplement que le déficit est un élément «négatif» pour le crédit du Québec. «Ils ne disent pas qu’ils sont négatifs pour la cote de crédit du Québec», précise-t-il.
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Les explications offertes dans les derniers jours par le premier ministre François Legault ou le ministre des Finances ne rassurent en rien le Parti libéral du Québec (PLQ).
Les libéraux ont multiplié les interventions afin de dénoncer la gestion des finances publiques du gouvernement.
Lors de la période de questions au Salon bleu, le chef intérimaire Marc Tanguay a demandé à M. Legault de «rectifier le tir et ses propos mal avisés en déposant un plan de retour à l’équilibre budgétaire» afin d’éviter que le Québec subisse une «décote» des firmes de notation de crédit.
Comme il l’a fait la veille, le premier ministre Legault a voulu faire la part des choses en affirmant que le déficit ne représentait que 1,5 % du PIB, soit plus bas que celui occasionné par d’autres gouvernements.
Le PLQ a aussi déposé un projet de loi dans l'espoir de nommer un directeur parlementaire du budget. Le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'institutions démocratiques, Monsef Derraji, estime que «la création d'un tel poste permettra de renforcer les mécanismes de contrôle et d'évaluation des politiques fiscales et budgétaires et ainsi bénéficier d'une gouvernance éclairée et équitable.»