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Ses castagnettes sont à jamais réduites au silence. Surnommée l'ambassadrice québécoise du flamenco, Sonia del Rio, de son vrai nom Boisvenu, s'est éteinte vendredi à l'âge de 83 ans.
Née à Rouyn-Noranda le 29 janvier 1940, elle s'est illustrée à travers le monde en danse classique espagnole et en flamenco, un art qu'elle a aussi enseigné en plus d'être concertiste de castagnettes, révèle un communiqué diffusé par sa famille, vendredi.
Durant les années 1950, elle étudie le ballet classique et la danse espagnole. Sa carrière décolle à la fin de la même décennie, alors que la danseuse enchaîne les prestations dans les cabarets de Montréal. Elle dansera notamment aux côtés de Michel Louvain, Muriel Millard, Les Jérolas, Monique Gaube, Jean Grimaldi et des comédiens Olivier Guimond, Manda Parent et Claude Blanchard.
En 1960, la Québécoise s'envole vers l'Europe pour perfectionner son art et pour y poursuivre sa carrière. Elle s'établira d'abord à Paris, se produisant au Théâtre de L'Étoile, avant d'arriver en Espagne où elle étudiera les danses classiques, folkoriques et le flamenco.
Dès l'année suivante, la danseuse signe un contrat d'un an qui l'emmène en tournée internationale où elle dansera en Italie, en Syrie et au Liban.
Les années se suivirent et les projets se multiplièrent pour la danseuse québécoise, désormais bien établie sur le Vieux-Continent. À travers ses prestations autour du monde, la danseuse accompagnera divers ballets.
Dans la première moitié des années 1960, Sonia del Rio réalise son plus grand rêve en se produisant avec le chorégraphe José Greco, dont la tournée s'arrêtera aux États-Unis et au Canada. En 1967, une nouvelle tournée dirigée par José Greco s'arrête en Afrique du Sud, aux Philippines et en Australie; Sonia del Rio dansera l'année suivante en France, au Royaume-Uni et en Italie.
En 1974, elle devient la première et seule Canadienne diplômée du El real Escuela Superior de Arte Dramatico y Danza de Madrid (École supérieure de l'Art dramatique et de la Danse).
En 1973, elle rencontre en Espagne Claude Normand, alors directeur photo et cameraman pour Radio-Canada. Le couple retourne s'établir au Québec l'année suivante et unit sa destinée en 1975. Un fils, Sébastien, naîtra de ce mariage en 1977.
De 1979 à 1981, Sonia del Rio enseigne à l’Académie de danse des Grands Ballets canadiens devenu plus tard l’École supérieure de danse du Québec. Dans la deuxième moitié des années 1980, l'artiste sera chorégraphe pour l'Opéra de Montréal, au Conservatoire d'art dramatique du Québec et dans plusieurs autres institutions.
Les honneurs affluent pour la Québécoise, dont la réputation à l'international n'est plus à faire.
En 1998, la danseuse fut anoblie par le roi d'Espagne, qui lui attribua le titre d'lustrissima Doña Señora Sonia Boisvenu dit del Rio. Il s'agit-là de la plus haute distinction accordée à une artiste étrangère.
En 2000, on lui remet le Grand Prix d'expression du Québec.
Au début des années 2010, Sonia del Rio et son époux se sont installés dans la région de la Charente-Maritime, en France, où ils sont demeurés pendant sept ans. De retour dans la Belle Province en 2019, ils ont acquis la maison de l'auteur Charles-Henri Grignon, à Sainte-Adèle.
Elle laisse dans le deuil son époux Claude Normand et son fils Sébastien.
Les funérailles de Mme Boisvenu seront célébrées mercredi prochain à l'église de Sainte-Adèle.