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Le juge Louis Dionne a donné ses directives au jury concernant le dossier de la belle-mère de Granby, accusée de meurtre non prémédité et de séquestration d'une fillette de sept ans. Une fois le tout terminé, les délibérations pourront commencer.
Avant d'aborder officiellement les arbres décisionnels qui guideront les jurés, Louis Dionne a dit qu'advenant que l'accusée soit déclarée non coupable de meurtre non prémédité, cette dernière pourrait tout de même être reconnue coupable à une accusation réduite, comme homicide involontaire.
Le juge a également rappelé les grands principes du droit criminel, comme celui que tout accusé est innocent jusqu'à preuve du contraire, et que c'est à la poursuite de prouver hors de tout doute raisonnable que l'accusée a tué l'enfant, et qu'elle avait l'intention de le faire.
Outre l'accusation de meurtre non prémédité, la belle-mère de l'enfant est également accusée de séquestration.
La Couronne estime que la belle-mère a mis du ruban adhésif sur le nez et la bouche de l'enfant, provoquant sa mort. Ce type de décès prend quelques minutes.
La théorie de la défense est que la fillette est morte d'une combinaison d'hyperthermie par enveloppement corporel, combiné à une asphyxie mécanique. Ce type de décès prend des heures.
Par ailleurs, un juré manquait à l'appel, mercredi matin. Il a été exclu après avoir été en contact étroit avec une personne atteinte de la COVID-19.
Cette raison a d'ailleurs poussé le juge à demander 14 jurés au lieu de 12. Il était prévu d'en exclure deux, pigés au sort, pour les délibérations, qui doivent se faire à 12.
La jeune fille de sept ans avait été retrouvée dans un état lamentable, étendue au sol de sa chambre. Selon les témoignages entendus au procès, elle aurait passé de longues heures dans cette position, enroulée de ruban adhésif, et suppliant qu’on lui vienne en aide.
Au fil des témoignages, le jury a pu apprendre que la fillette a tenté, la veille du drame, de s’échapper de sa chambre, par la fenêtre, et ce, à plusieurs reprises.
Elle réussira une fois, tentant d’aller demander de l’aide chez un voisin, en vain. C’est à ce moment que la jeune fille aurait été mis sous contention.
La belle-mère affirme que ce n’est pas elle qui a eu l’idée et qu’elle n’a pas entrepris le geste.
Le procureur de la Couronne Jean-Sébastien Buissière, a lu plusieurs messages textes envoyés par la belle-mère pour démontrer qu’elle entretenait une certaine animosité envers la petite fille. «Là, je la laisse dans sa pisse», «désolé, je ne suis plus capable de la regarder», peut-on lire dans des textos écrits par la belle-mère respectivement le 14 février et 19 mars 2019.
«Demandez-vous si c’est vrai quand elle vous dit qu’elle l’aimait», a déclaré Me Bussière aux 14 jurés en tentant de montrer que la femme de 38 ans ressentait une colère le matin du drame, le 29 avril 2021.