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Les parents disent avoir perdu confiance dans l'indépendance du système, mais aussi dans diverses institutions gouvernementales.
Les audiences publiques portant sur le décès de Koray Kevin Celik s'ouvrent, mais la famille de la victime, incluant son père et sa mère, n'y participera pas.
Le groupe l'a fait savoir au coroner en chef adjoint, Me Luc Malouin, par l’entremise de son avocate, malgré qu’elle ait reçu des assignation à comparaître.
Les raisons motivant cette décision de la famille Celik n'ont pas été précisées lundi.
Me Luc Malouin, qui préside les audiences, a répondu qu’il s’attendait à une telle situation. Il a décidé de ne pas sévir.
«Compte tenu de qu’ils ont vécu depuis cinq ans, nous allons déposer les déclarations et elles tiendront lieu de témoignage», a-t-il décidé.
«Je ne pense pas que de déposer un outrage au tribunal soit la meilleure décision. Je crois qu’étant donné ce qu’ils ont vécu, il s’agit de la décision la plus sage et la plus humaine», a ajouté Me Malouin.
Cesur Celik, le père de Koray Kevin, a déclaré aux journalistes lundi, au palais de justice de Montréal, que la famille boycotterait l'enquête du coroner. Les parents disent avoir perdu confiance dans l'indépendance du système, mais aussi dans diverses institutions gouvernementales.
Selon le porte-parole de la Coalition contre la répression et les abus policiers, Alexandre Popovic, les parents de Koray estiment qu’il s’agit d’un processus inéquitable.
«Du côté des policiers, le bar est open. Il n’y a aucune limite à l’aide financière. Les policiers arrivent avec pleins avocats financés par les contribuables. C’est fondamentalement inéquitable», a soutenu M. Popovic.
Le porte-parole était de passage au bulletin Noovo Le Fil 17 afin de rappeler les difficultés qu’on subit les parents de Koray depuis plus de cinq ans.
À la suite de l’incident, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) avait pris le dossier en charge, mais une fois son rapport déposé, la version des faits des parents a été virtuellement effacée.
«La version des parents est totalement occultée, comme s’ils n’avaient pas existé. Donc, il [reste] la version policière, comme quoi la victime a été agressée […] alors qu’ils avaient la version des parents», a rapporté M. Popovic.
Ultimement, la partialité du BEI a été reconnue par la Cour du Québec et un jugement de 40 000$ a été accordé en faveur de la famille Celik.
Le Bureau du coroner amorçait lundi les audiences publiques portant sur le décès de Koray Kevin Celik, survenu à sa résidence de Montréal le 6 mars 2017, lors d’une intervention policière. Cette enquête vise à faire la lumière sur les causes et circonstances du décès de M. Celik ainsi qu’à formuler, s’il y a lieu, des recommandations pour assurer une meilleure protection de la vie humaine.
L’homme de 28 ans était intoxiqué et dans un état de crise à L’Île-Bizard quand ses parents ont appelé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), craignant que leur fils ne se fasse du mal. L’homme est décédé des suites d’une attaque cardiaque subie pendant l’intervention de la police.
Mais selon ses parents, les policiers ont utilisé une force excessive, frappant à plusieurs reprises leur fils avec leurs pieds et leurs genoux, avant qu'il ne cesse de respirer.
D’entrée de jeu, Me Malouin a souligné que l’enquête du coroner n’est pas un procès.
«Il n’y a pas d’accusé, pas de coupable. Il n’y a que des faits», a-t-il précisé.
La première partie des audiences publiques se déroulent cette semaine au palais de justice de Montréal alors que d’autres audiences sont prévues du 21 au 25 novembre 2022 ainsi que du 28 novembre au 2 décembre 2022.
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Avec des informations de la Presse canadienne.