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Le fabricant de véhicules électriques lourds pourrait faire face à une action en justice.
Les déboires de Lion Électrique inquiètent les députés du Parti libéral du Québec (PLQ) qui souhaitent désormais que le PDG de l’entreprise soit entendu en commission parlementaire.
Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable, Monsef Derraji, et sa collègue porte-parole en emploi, Madwa-Nika Cadet, ont officiellement fait une demande à la Comimission de l'économie et du Travail.
Jeudi, Radio-Canada publiait une longue enquête sur le fabricant de véhicules électriques qui est désormais accusé par plus de 1000 investisseurs qui disent avoir été induits en erreur.
Lion Électrique pourrait faire face à une action en justice en raison de la perte des investissements d'actionnaires.
«Lion Électrique a reçu des sommes considérables du gouvernement du Québec pour un total de 177 millions de dollars. Ces investissements répétés par le gouvernement ont mis en confiance de petits investisseurs qui ont tout perdu, parfois même les économies d'une vie», souligne le PLQ dans un communiqué.
Outre le PDG de Lion Électrique, Marc Bédard, les libéraux proposent de convoquer la ministre de l'Économie et de l'Innovation, Christine Fréchette, ainsi que celui qui occupait ce poste il y a quelques mois, Pierre Fitzgibbon.
«Que savait exactement le gouvernement caquiste sur ce stratagème odieux?»
Le Parti québécois (PQ) a appuyé la demande du PLQ évoquant des «révélations troublantes» dans cette affaire. «Les nombreuses révélations des médias indiquent que le gouvernement de la CAQ a parié l’argent des contribuables dans Lion électrique sans faire d’analyse rigoureuse de l’entreprise et sans bien mesurer les risques et les mesures d’atténuation. Ce n’est malheureusement pas la première fois et il y a lieu de se demander quels autres investissements caquistes subiront le même sort», a mentionné le péquiste Pascal Paradis sur le réseau X.
De son côté, la solidaire Ruba Ghazal a demandé au premier ministre François Legault de mandater l'Autorité des marchés financiers pour «enquêter sur ce fiasco subventionné à coups de centaines de millions de dollars par la CAQ.»
La ministre de l'Économie et de l'Énergie, Christine Fréchette, a invité jeudi après-midi les investisseurs qui se sentent floués par la débâcle de Lion Électrique à prendre contact avec l'Autorité des marchés financiers.
Elle a reconnu que la débâcle boursière du constructeur d'autobus électriques était un événement «triste» pour les petits investisseurs qui ont misé sur l'entreprise, en marge d'une allocation devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. «S'ils sentent qu'ils ont été floués, je les invite à contacter l'AMF pour voir de quelle manière ils peuvent prendre action en lien avec l'entreprise.»
«Cette entreprise-là, elle a des responsabilités: elle doit divulguer un certain nombre d'informations, ajoute-t-elle. Alors, il faut s'assurer que ces informations-là aient été divulguées comme il se doit.»
Fleuron de la mission du Québec de devenir une puissance des véhicules électriques, l’étoile de Lion Électrique a rapidement pâli au cours des derniers mois. L’entreprise, qui construit des autobus scolaires et des camions électriques, s’est placée sous la protection de ses créanciers en décembre après avoir connu plusieurs séries de licenciements l’année dernière et avoir arrêté la production à son usine de Joliet, dans l’Illinois. Avec une dette de 500 millions $ US, elle cherche maintenant un acheteur avec un plan de restructuration pour se concentrer uniquement sur les autobus et ramener toute la fabrication au Québec.
Lion Électrique s’est défendu d’avoir diffusé des informations trompeuses et affirme que le reportage de Radio-Canada contient «plusieurs faits erronés qui portent atteinte à la réputation de l’entreprise», dans une déclaration envoyée par courriel.
«En tant qu’entreprise québécoise cotée en bourse, Lion s’est conformée, et continue de se conformer, à ses obligations de divulgation en vertu des lois applicables en valeurs mobilières», assure le porte-parole de l’entreprise, Patrick Gervais.
Avec des informations de la Presse canadienne