Santé

«Dans ma tête, mes enfants allaient perdre leur maman»: une survivante du cancer du col de l’utérus témoigne

«Quand on se fait annoncer qu'on a le cancer, on pense qu'on va mourir.»

Publié

gggggggggggggggggggggggg Kim-Claude Brossard, mère de famille de Saint-Hyacinthe, est en rémission complète après avoir survécu à un cancer du col de l’utérus. (Kim-Claude Brossard)

Le Canada peine à maintenir sa trajectoire visant à éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2040, selon la Société canadienne du cancer. En 2025, on estime que 1650 personnes recevront un diagnostic. 

Kim-Claude Brossard a été l'une d'entre elles. Elle a appris son cancer à l’âge de 30 ans, peu après la naissance de son deuxième enfant.

«Quand le gynécologue m'a annoncé que c’était sûrement un cancer, [...] ç'a été vraiment difficile. [...] Moi, dans ma tête, mes enfants allaient perdre leur maman», raconte-t-elle six ans après son diagnostic.

Cette annonce marque pour elle la transition vers une série d’examens qui ont finalement révélé la présence d’un cancer du col de l’utérus après la détection initiale de cellules précancéreuses.

«Quand on se fait annoncer qu'on a le cancer, on pense qu'on va mourir. Moi, j'avais mon petit bébé, je l'allaitais, c'était vraiment un dur moment. Puis finalement, quand mon fils a eu 11 mois, je me suis fait opérer», explique-t-elle concernant ce qu’elle décrit comme une hystérectomie radicale, définie par la Société canadienne du cancer comme l’ablation de l’utérus.

Elle précise que l’intervention a permis de préserver ses ovaires, évitant une ménopause précoce.

«C’est très insidieux comme maladie, puis c’est important de la prévenir», ajoute-t-elle.

Prévention et vaccination d’un cancer «jugé très insidieux»

Kim-Claude tient notamment à souligner les enjeux liés au dépistage au Canada. Selon elle, l’accès au test VPH demeure limité dans plusieurs régions. «Le test VPH qui n'est pas accessible à tout le monde encore […] si on pouvait avoir accès à cet examen-là de manière plus universelle, ça serait tout à fait pertinent», estime-t-elle.

Elle note aussi que certaines patientes peinent encore à accéder au dépistage du cancer du col de l'utérus.

«Il y a souvent plusieurs femmes qui ne se font pas faire de PAP test ou qui n'ont pas de médecin de famille […] l’accès est quand même assez complexe dans certains endroits», dit-elle.

Kim-Claude décrit par ailleurs des écarts dans l’accès aux vaccins disponibles. 

«J’ai pu me faire vacciner parce que j’ai des assurances qui ont payé mon vaccin […] ça m’a quand même coûté presque 200 dollars. Donc c’est pas accessible à tout le monde. […] Celui qui est accessible à tout le monde des fois touche pas toutes les souches», note-t-elle.

Pour atteindre la cible d’élimination d’ici 2040, plusieurs provinces, dont le Québec, devront augmenter la couverture vaccinale chez les filles et les garçons. Selon les scientifiques, cette couverture devrait dépasser 90%. À ce jour, seule Terre-Neuve-et-Labrador atteint ce seuil.

Mehdi Bouhadjeb-Hamdani

Mehdi Bouhadjeb-Hamdani

Journaliste