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«J'aime l'appeler la crise du verglas version désert. Ça ressemblait un peu à ça.»
Solmaz Meghdadi, une résidente de Montréal, s'apprête à embarquer dans un vol de retour depuis Reno, au Nevada, ce mercredi, après une semaine passée au festival Burning Man, qui l'a laissée couverte de boue du désert et impliquée dans une histoire internationale.
«La douche chaude à l'hôtel après être sortie de la ville désertique n'a jamais été aussi agréable», a-t-elle confié. La situation des toilettes à Burning Man était déplorable, mentionne-t-elle.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Les camions ne pouvaient pas venir nettoyer les toilettes portables», ce qui obligeait les festivaliers à utiliser des «techniques de camping», a-t-elle raconté en riant.
Le désordre boueux était le résultat d'une tempête qui a frappé le site du désert de Black Rock, au Nevada vendredi. Les 1,3 centimètres de pluie ont transformé le site du festival en marre de boue d'un pied de profondeur. Les routes ont été fermées et des dizaines de milliers de personnes ont été bloquées pendant des jours.
Le rassemblement annuel, qui a débuté sur une plage de San Francisco en 1986, attire près de 80 000 artistes, musiciens et activistes pour un mélange de camping en pleine nature et de performances avant-gardistes.
«Burning Man est une expérience humaine d'une semaine où une ville prend vie», a expliqué Mme Meghdadi. Certains volontaires viennent tôt pour construire la ville et d'autres restent pour la démanteler à la fin. Mme Meghdadi a survécu à un burn difficile l'année dernière, sa première participation à l'événement. En 2022, les participants ont été confrontés à une «chaleur extrême, de nombreuses tempêtes de sable, des conditions désertiques très difficiles», a-t-elle ajouté.
Cette année, la situation lui a rappelé la crise du verglas, alors que les gens étaient coincés sans nulle part où aller et devaient rationner leur nourriture et leur eau.
«J'aime l'appeler la crise du verglas version désert. Ça ressemblait un peu à ça», a souligné Mme Meghdadi. Lorsque les fortes pluies ont commencé, Mme Meghdadi était à un atelier à environ 15 minutes à vélo de son camp. Elle a été forcée d'abandonner son vélo et de rentrer à pied. «Il n'y avait aucune chance de traverser la boue», a-t-elle dit.
Elle et ses amis n'étaient pas inquiets des conditions au début parce que le désert sèche rapidement, mais les fortes averses ont continué pendant la nuit.
«C'est à ce moment-là que ça a commencé à être un peu préoccupant, principalement parce que nous ne savions vraiment pas quand cela s'arrêterait.»
Outre les toilettes portables débordantes, irritant significatif et insalubre, la boue était le principal problème, ainsi que la manière de naviguer dans la ville dans ce désordre gluant.
Les chaussures et les bottes se sont rapidement transformées en blocs de ciment, recouverts d'une boue impossible à enlever.
Certaines personnes leur ont conseillé de «mettre un sac Ziploc ou en plastique (sur leurs pieds) puis de mettre des chaussettes par-dessus, et la boue ne colle pas... mais nos chaussettes sont devenues tellement sales», a-t-elle déploré.
Marcher pieds nus était la seule autre solution.
«Nous étions un peu coincés. Si vous vouliez vous aventurer, vous ne vous éloigniez pas trop de la base du camp», a-t-elle raconté.
Ce n'était pas facile - ils étaient piégés. «Nous n'avons pas ressenti de peur en tant que telle, mais plutôt du stress pour prendre des vols et certains avaient des enfants à retrouver, des événements auxquels assister.»
«De l'extérieur, cela avait l'air horrible. Et c'était le cas, mais tout le monde faisait de son mieux», a-t-elle mentionné, en s'offrant mutuellement de l'eau, de la nourriture et un abri dans leurs camps ou leurs véhicules récréatifs.
«Nous nous sentions en sécurité, nous nous sentions bien.»
Lundi après-midi, les conditions dans le désert du nord du Nevada se sont améliorées. La boue s'est asséchée et les organisateurs du festival ont commencé à laisser la circulation reprendre sur la route principale vers 14h.
Mme Meghdadi avait acheté un billet à l’avance pour un bus Burner Express, un service proposé par Burning Man, qui lui a permis de contourner la longue file de véhicules récréatifs.
«Mais il n'y avait pas de service de navette interurbaine, donc nous avons dû nous rendre au dépôt de bus. Heureusement, quelqu'un de notre camp avait une fourgonnette et nous ne sommes pas restés bloqués. Il nous a conduits là-bas», a-t-elle dit.
Son trajet a quitté la ville à 16h. Il y avait des rapports selon lesquels les tensions étaient élevées parmi les personnes en voiture et les campeurs attendant de partir.
«Oui, nous pouvions sentir l'énergie (stressante), les gens n'étaient pas très heureux. Mais je ne peux pas dire que j'en ai beaucoup vu», a-t-elle indiqué.
Mme Meghdadi a déclaré qu'après la chaleur extrême et les conditions poussiéreuses qu'elle avait vécues lors de l'événement de l'année dernière, les conditions de cette année étaient une surprise.
«Mais je veux dire, vous savez, nous avions tellement d'amis, cet aspect communautaire, donc il y avait certainement beaucoup, beaucoup de points positifs.»
«C'est vraiment un mouvement magnifique, donc je serais certainement ouverte à y retourner», a-t-elle conclu.