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La région est au dernier rang au chapitre des dépenses du gouvernement
Culture Montérégie demande plus de financement, alors que la région accueille le cinquième de la population de la province.
Pourtant, elle était au 17e et dernier rang au chapitre des dépenses en culture du gouvernement provincial, selon une étude réalisée par KPMG en 2019.
Cela signifie que la Montérégie a reçu 24$ par habitant alors que la moyenne nationale était de 203$. C'est une différence de 179$ qui, ramenée à 1,5 million de personnes, atteint 268 M$ pour une seule année.
«Le but n'est pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul. On a de grands créateurs en Montérégie, comme partout au Québec. On n'est pas meilleurs, on veut juste faire reconnaître les talents et on veut qu'il y ait des conditions pour qu'on les reconnaisse et qu'ils puissent se développer. Regardez ce qu'on a, imaginez si on avait plus de financement!» - Sylvain Massé, comédien et président du comité de direction de Culture Montérégie
Ce manque de soutien financier se traduit par un manque d'infrastructures de production et de diffusion pour les artistes.
Culture Montérégie profite donc de la campagne électorale pour interpeller les chefs des principaux partis et demander de conserver les mêmes investissements que lors des deux dernières années de pandémie, où les artistes ont souffert des fermetures à répétition.
Voyez le compte-rendu du vidéojournaliste Jérôme Scaglia ci-contre.
Encore aujourd'hui, même si ce n'est pas au même niveau, la crise sévit encore et ses répercussions se font toujours sentir, notamment en raison de la pénurie de main d'oeuvre. C'est en partie parce que plusieurs ont quitté ou ont songé quitter le milieu, faute de pouvoir vivre de leur art ou de leur métier dans l'industrie.
Ce manque de personnel force la réduction des heures d'ouvertures ou l'annulation de spectacles, diminuant les révenus des organismes et, par ricocher, des artistes et des artisans.
«L'exode de la créativité et des savoir-faire vers d'autres shères d'activités constitue un frein à la relance du secteur artistique. Il faut impérativement encourager et appuyer la relève.» - Émile Bilodeau, auteur-compositeur-interprète
Troisième région en importance au Québec en matière de patrimoine bâti, une augmentation du budget culturel servirait à éviter la détérioration, voire la démolition de sites importants pour la préservation de notre histoire collective.
L'investissement aiderait également à répondre à la demande grandissante de la population qui migre de plus en plus vers la Rive-Sud de Montréal, et qui veut avoir accès à une offre culturelle de qualité, dans des conditions attrayantes.
«Trop souvent, on voit la culture comme une dépense., un luxe. C'est pourtant une saine habitude de vie, bien plus que juste aller voir un spectacle. Personne ne questionne l'alimentation ou l'activité physique. La radio vous a réveillé ce matin, vous avez écouté de la musique, vous vous êtes habillés avec des vêtements qui ont été designés. Mine de rien, en quelques heures, on a déjà fait une quinzaine d'activités culturelles. Quand on n'y avait plus accès, on s'est tourné vers l'Internet pour compenser tellement c'est important dans nos vies. Quand on habite une ville, ce n'est pas pour ses trottoirs et son asphalte. Il y a des quartiers, une vie, une interaction dans la communauté. Et tout ça, c'est de la culture.» - Sylvain Massé, comédien et président du comité de direction de Culture Montérégie
Sylvain Massé, comédien et président du comité de direction de Culture Montérégie | Crédit: Catherine Vaillancourt
Au-delà du soutien financier, Culture Montérégie souhaite que les grands médias, particulièrement montréalais, s'attardent à ce qui est disponible dans la région pour donner une visibilité équitable à ses artistes.