De nouvelles données montrent que les Canadiens vivant en région rurale sont confrontés à un taux de criminalité plus élevé et plus grave que ceux vivant en ville.
En 2023, le taux de criminalité déclaré à la police était 34% plus élevé dans les communautés rurales que dans les centres urbains, selon un nouveau rapport publié mardi par Statistique Canada. La même année, le taux de criminalité violente, qui comprend les homicides, la violence conjugale et les agressions, était 1,7 fois plus élevé dans les zones rurales.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«C'est pour le moins inquiétant», a expliqué Tim Brodt, président de la Saskatchewan Rural Crime Watch Association.
L'Indice de gravité de la criminalité (IGC) mesure le volume et la gravité des crimes dans différentes régions.
En 2023, la Saskatchewan a enregistré l'IGC rural le plus élevé du pays, avec 204, suivie du Manitoba et de l'Alberta, avec respectivement 184 et 145.
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L'Île-du-Prince-Édouard, l'Ontario et le Québec étaient les seules exceptions. Ces provinces ont enregistré des taux de criminalité ruraux globalement inférieurs à ceux des zones urbaines.
Le taux de criminalité en milieu rural est trois fois plus élevé dans les régions du nord que dans celles du sud.
Selon M. Brodt, les gangs et la drogue sont à l'origine de la hausse de la criminalité dans le nord de la Saskatchewan.
«La situation est tellement grave que les gens entrent dans les jardins en voiture et tirent sur la porte d'entrée pour avertir les habitants de rester chez eux.»
En général, les communautés rurales connaissent aussi davantage de crimes contre la propriété.
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À Delisle, en Saskatchewan, les pompiers ont été victimes d'un cambriolage dans l'une de leurs casernes voisines pendant la période de Noël. Ils ont perdu des milliers de dollars en équipement de sauvetage, notamment un écarteur hydraulique à batterie.
«C'est très décourageant de penser que les personnes que nous sommes appelés à aider volent les outils dont nous avons besoin pour leur venir en aide», a lâché le chef des pompiers Mike Given.
Selon M. Given, les crimes ruraux, notamment les cambriolages, le vandalisme et les vols, semblent être en augmentation dans la région. En conséquence, les gens installent des systèmes de sécurité dans leurs maisons et leurs entreprises.
«C'est une vie difficile à vivre tout d'un coup», a-t-il dit.
L'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan (SARM) milite depuis longtemps en faveur de mesures visant à renforcer la sécurité dans les zones rurales.
Le président de la SARM, Bill Huber, a affirmé qu'une augmentation du financement et une réforme législative étaient nécessaires pour combler les lacunes en matière de maintien de l'ordre dans les zones rurales.
«Avec moins de détachements de police couvrant des régions plus vastes, les délais d'intervention peuvent s'étendre jusqu'à une heure ou plus, ce qui rend les habitants et les propriétés rurales vulnérables et en fait des cibles privilégiées pour la criminalité», a-t-il soutenu par communiqué à CTV News.
La criminalité et la sécurité dans les zones rurales ont été des enjeux électoraux lors des élections provinciales de l'automne dernier en Saskatchewan. Le gouvernement provincial a depuis recruté un nouveau service de marshals pour aider la GRC.
Des défenseurs comme M. Brodt souhaitent que davantage de fonds soient investis dans la GRC pour aider à résoudre ce problème.

